L’élevage, un atout pour le développement durable de nos territoires

Forum agriculture innovation - 1er décembre 2021. L'élevage sous toutes ses formes.

23.11 : Introduction d’Alain Rousset – Président du Conseil Régional de Nouvelle-Aquitaine
– une étude récente de l’INRAE démontre que le développement vers l’agroécologie, l’aménagement du territoire, la biodiversité suppose le développement de l’élevage extensif ;
– il faut prendre en compte l’évolution de la société : on consommera moins de viande, c’est une tendance lourde actuelle ;
– nous sommes la région productrice de la moitié des bovins viande de France.
Nous devons nous préoccuper du maintien de ces élevages.
Les externalités positives de l’élevage :
– d’abord le maintien du bocage,
– apport de fumure naturelle,
– alternative naturelle aux intrants chimiques,
– …
Imaginons un territoire sans élevage… ce serait un paysage qui se refermerait, qui aurait tendance à favoriser l’étalement urbain, l’imperméabilisation des sols et cela serait dramatique pour l’ensemble des bassins versants de la région.
Nous avons beaucoup à faire, à valoriser dans ce domaine-là.
La Région veut s’impliquer sur ces sujets.

28.00 : Intervention du Président de l’IDELE-Institut de l’élevage, Martial Marguet
En France, l’élevage c’est 27 millions de ruminants. A peu prés 13 millions d’hectares utilisés pour l’élevage. 60% de ces surfaces pâturées en France. Deux remarques concernant cette notion de surfaces pâturées : 91 à 92% des bovins lait qui pâturent en période estivale. C’est un peu plus de 93 % des ovins qui pâturent.
Ce qu’apporte l’élevage à la société :
– l’entretien de paysages,
– une préservation de la biodiversité,
– stockage carbone des prairies,
– valorisation des territoires par des produits d’excellence,
– conservation des races, des savoirs-faire,
– la garantie d’une alimentation saine, de qualité et en quantité,
– les animaux sont capables de transformer la qualité de nos prairies et de notre environnement, un monde purement végétal n’aurait pas cette même qualité. Certaines plantes n’étant pas directement comestibles par l’homme, elles sont valorisées par les animaux.
– l’élevage est une garantie d’emplois pour bon nombre de femmes et d’hommes,
– cela maintient les infrastructures de nos villages.
La profession est organisée et sait montrer que les équilibres ça se mérite et se partage et c’est ensemble qu’on avance.

40.27 : Intervention de Stéphane Roudier, Maire de Condat-sur-Vézère (24)
Notre territoire a évolué en plus de 50 ans. On a vu disparaitre un certain nombre d’agriculteurs en élevage et en polycultures. On s’est reconcentré sur des exploitations intensives avec des cultures uniquement en plaines (maïsiculture). On a perdu toute la partie extensive qui avait façonné notre territoire depuis quelques siècles. Aujourd’hui on constate une grosse fermeture de nos milieux. Le taux de boisement en Dordogne augmente chaque année (3e département). Le forêt progresse même sur des zones agricoles.
Cette fermeture des milieux a pour conséquence :
– perte de biodiversité,
– augmentation du risque incendie,
– qualité du paysage.
Pour moi l’élevage est un outil d’aménagement du territoire.
Il y a 4 ans, une étude a montré que 50% des agriculteurs de notre territoire avait plus de 55 ans. Le prochain constat va faire mal. On voit arriver de nouveaux projets agricoles sur le territoire portés par des hors cadres familiaux.

46.38 : Intervention de Michel Oçafrain, Maire de Banca (64)
Nous sommes 110 fermes à vivre exclusivement de l’élevage dans un zone très escarpée. Nous avons un atout : la transhumance.
La ferme moyenne : +/- 15-20 hectares.
Sans élevage, sur notre territoire, on perdrait 60 à 80 actifs ce qui serait énorme sur un village d’un peu plus de 300 habitants.
La vallée des Aldudes commence à être connue car on a commencé à organiser il y a 15-20 ans les portes ouvertes de la vallée des Aldudes avec un concours d’animaux. Ce genre de journées met en valeur le travail des paysans car on en a besoin.

55.20 : Intervention de Michel Oçafrain, Maire de Banca (64) suite
Notre vallée il y a 25-30 était en train de décliner et l’élevage et la gastronomie ont largement contribué à faire connaitre notre vallée. On a beaucoup d’outils de transformation.

57.26 : Intervention de Stéphane Roudier, Maire de Condat-sur-Vézère (24)
Nous devons travailler sur nos filières sur les angles de communication, d’investigation, d’innovation.
On demande aux collectivités de travailler sur les plans d’attractivité des territoires. Le pays basque est un exemple d’identité de territoire. Les territoires a forte identité maintiennent une attractivité notamment auprès des jeunes. Les agriculteurs et éleveurs sont les premiers éléments de maillage de leur territoire. En Dordogne on a un problème d’abattoirs. C’est le maillon qui manque à la filière pour permettre de transformer.

1.02.00 : Intervention de Michel Oçafrain, Maire de Banca (64) suite
Il faudrait expliquer aux végans et végétariens que les paysages qu’ils parcourent en randonnées par exemple sont le fruit du travail conjoint de l’homme et de l’animal.

1.04.08 : Intervention de David Carpentier, Responsable d’AREOVLA
Association qui existe depuis les années 80 et a la responsabilité de deux filières ovines agneaux sous signe officiel de qualité qui sont l’agneau du Périgord sous IGP et sous label rouge et l’agneau de lait des Pyrénées sous IGP et label rouge. Nous constatons la diminution très importante d’éleveurs sur tout le département de la Dordogne. A titre d’exemple, sur le recensement de 1989, il y avait en Dordogne 160 000 brebis, en 2021 : 45 000 ! Le nombre est divisé par 4 en 30 ans ! Les labels sont des outils qui permettent aux éleveurs de vivre sans trop de soucis. Les labels permettent la structuration d’un collectif.

1.09.19 : Intervention de Stéphane Roudier, Maire de Condat-sur-Vézère (24)
Par le biais du label du Ministère de l’environnement « grand site de france » nous avons élaboré une démarche de valorisation du territoire vézère qui nous a permis d’installer deux éleveurs. Ces deux éleveurs ont contractualisé via l’AFP des contrats natura2000 qui vient conforter la viabilité économique.

1.04.08 : Intervention de David Carpentier, Responsable d’AREOVLA
Au-delà des externalités positives sur le territoire des éleveurs, aujourd’hui on a un besoin de communication auprès des consommateurs de plus en plus citadin. Suite au confinement on a monté une opération « drive agneau des Pyrénées » basé sur la livraison d’agneaux directement par les éleveurs aux consommateurs. On s’est aperçu de deux choses :
– très fort soutien des consommateurs aux éleveurs ;
– grande méconnaissance du monde agricole et des produits.
> De gros travaux de communication à faire auprès de nos concitoyens.

1.14.00 : Intervention de Stéphane Roudier, Maire de Condat-sur-Vézère (24)
Il faut créer un lien direct local entre éleveur et consommateur. Lorsqu’on réussit à le faire, par exemple par le biais du partage d’un repas autour de la transhumance, on réussit à développer considérablement le marché local.

1.15.45 : Intervention de Maryvonne Lagaronne, Membre du CA INTERVEB, Maire de Gestas
La première des externalités est de faire vivre un territoire rural. Plus on a une densité d’élevages sur un territoire et plus on a une densité humaine et plus on augmente la « vivabilité » de ce territoire.
La filière lait et viande en Nouvelle-Aquitaine c’est 82 000 emplois. Les 2/3 c’est la viande. C’est 5% des emplois de la région par contre ils contribuent à l’ouverture et à l’entretien de 80% du territoire. Ces emplois sont non-délocalisables. Il y a aujourd’hui un courant de désamour qui blesse très fortement nos éleveurs et qui en désengage certains de leurs métiers. Les sols s’appauvrissent or l’élevage contribue à enrichir les sols.  Les prairies c’est 44% des surfaces de Nouvelle-Aquitaine.
Concernant les énergies, on estime qu’en France, la méthanisation c’est 24% des énergies renouvelables agricoles. Le photovoltaïque a pris une place très importante.

1.23.56 : Intervention de Maryvonne Lagaronne, Membre du CA INTERVEB, Maire de Gestas
Programme Beef carbone Nouvelle-Aquitaine. En moyenne c’est 1.5 actif pour 80 vaches. Un éleveur contribue 1,5 fois plus qu’un agriculteur français. Il contribue au stockage du carbone. En France en moyenne c’est 80 tonnes stockées à l’hectare. Chez nous c’est 2.5 fois plus. Chaque ferme nourrit en moyenne 480 personnes.
Problème des abattoirs évoqué en Dordogne mais aussi par exemple celui du lait avec Danone qui a décidé de changer l’orientation de son outil industriel. Il veut faire du lait végétal et abonne de fait 280 éleveurs. On ne peut pas accepter que les politiques ne prennent pas les interactions économiques de décisions.

1.27.47 : Intervention de Stéphane Roudier, Maire de Condat-sur-Vézère (24)
Un point de vigilance sur les méthaniseurs. L’Allemagne est en train de faire marche arrière car elle produisait du maïs dans le but d’alimenter les méthaniseurs. C’est pas forcément une bonne solution. On est sur de l’élevage plutôt extensif. Ces méthaniseurs se justifient à certains endroits (effluents à traiter).
Concernant l’entretien des paysages, les pouvoirs publics n’ont pas les fonds nécessaires si on n’a plus d’élevage.

1.30.30 : Intervention de Maryvonne Lagaronne, Membre du CA INTERVEB, Maire de Gestas
Pour augmenter la valeur ajoutée, il faut qu’on travaille sur des changements majeurs en terme d’outil industriel et surtout de positionnement. On a un travail de fond à faire sur la R&D et sur la compréhension du consommateur et de sa façon de consommer. On change aujourd’hui notre façon de consommer. Il faut qu’on arrive avec de nouveaux produits. Par exemple, on a travaillé en interpro sur un projet financé par le Conseil Régional, pour travailler sur des produits séchés, salés, snacking, autres présentations. On a travaillé avec les CFA sur des ardoises qui permettent de faire de la différenciation produits en boucherie. Il est important aussi de rééduquer le consommateur sur sa façon de consommer (goût, rapport au produit).
Il faut créer des synergies sur nos territoires pour réduire nos coûts.

1.36.40 : Intervention de Michel Oçafrain, Maire de Banca (64) suite
Il faut qu’on ait une agriculture à taille humaine (bien être des animaux, environnement). Parce que de gros investissements ne sont pas accessibles aux jeunes. C’est une garantie de pérennité de notre agriculture.

1.38.50 : Intervention d’Hubert Forgeot – Aguilla Technologie (64)
Coeur de compétence de l’entreprise : les systèmes électroniques embarqués.
Point de départ : obtenir des données à distance sur le troupeau autour de deux axes :
axe localisation pour suivre les troupeaux (avec l’idele, chambre agri, BSA).
axe bien être (accéléromètre)
On peut imaginer dans l’avenir avoir une bonne connaissance des zones et pouvoir orienter les troupeaux.

1.43.00 : Dans le cadre des programme natura 2000, on est tenu de fournir les plans de pâturage et un suivi au cours des années.  Ce dispositif permettrait d’identifier les déplacements des animaux et déterminer les zones de pâturage.

1.48.20 : Guillaume Dupuits – Proviseur Lycée Agricole de Montmorillon (86)
C’est le couplage agriculture élevage qui permet l’efficience du système. On est dans la phase de basculement en bio de l’ensemble des surfaces.

2.04.50. Jean-Louis Peyraud, INRAE
On ne peut pas mettre sur le même plan élevage de ruminants en moyenne ou haute montage et élevage de porcs.
Il faut rappeler que la prairie c’est un biotope qui est particulièrement riche en biodiversité. La prairie est fondamentale pour la biodiversité. Or elle n’existe que parce qu’il y a des ruminants. Supprimer les ruminants, la prairie va disparaitre en se transformant en friches ou en bois si on replante des bois. On perdra de la biodiversité et on accroitra les risques de feu. Donc la prairie et les ruminants qui la valorisent sont absolument fondamentaux.
Une autre dimension : l’élevage contribue à la biodiversité des sols. Rien de tel que d’ajouter du fumier ou du lisier en quantité raisonnable pour maintenir diversité et matière organique dans les sols. Quand les animaux pâturent il y a toute une variété de bousiers qui opèrent.
Un autre niveau territorial : l’élevage entretient des paysages et des habitats pour que les insectes et oiseaux.
Pour avoir une alimentation équilibrée il faut consommer des produits animaux et des produits végétaux. Il n’y a pas de doute là dessus. Il faut se souvenir que les produits animaux amènent des protéines d’excellentes qualité bien mieux équilibrées en acides aminées que les protéines végétales et surtout des protéines qui ont des propriétés sur le tube digestif sur l’absorption des nutriments. Les caséines du lait par exemple ont des propriétés très importantes qu’on ne retrouvera pas dans du lait d’avoine par exemple. Ce lait d’avoine basé sur de l’avoine importé… Cela pose des questions sur l’intérêt nutritionnel du produit et le développement des territoires.
L’élevage, surtout de ruminants, a l’aptitude de recycler dans la chaine alimentaire des biomasses que nous, êtres humains, on n’est pas capables de manger. On ne peut pas manger de l’herbe. L’industrie alimentaire laisse des co-produits qui sont valorisés par l’élevage (pulpes de betteraves, …) Dans toutes les régions de France les grains qui sont transformés laissent des co-produits qui sont valorisés par l’élevage. En France c’est très important : 9 millions de tonnes de co-produits qui sont mangés par les ruminants et un petit peu les porcs. Tout cela contribue à faire des protéines de haute qualité. L’animal est là pour transformer la cellulose en protéines de très haute valeur.
Les ruminants émettent du méthane, certes, mais transforment la cellulose (premier glucide produit sur terre par photosynthèse). S’il n’y avait pas les ruminants, 70% de la photosynthèse ne serait pas utilisé pour faire des aliments.
On entend le raisonnement : il faut plus de céréale pour nourrir les animaux et donc pour intensifier cette production il faut avoir recours à des pesticides.
La réalité est bien plus complexe que ça. Dans les fermes de polycultures élevage suivies, les taux de produits phytosanitaires sont plus réduits que dans les fermes de cultures spécialisées. En moyenne c’est 2 traitements à 2.5 traitements par an sur les surfaces cultivées de fermes de polycultures-élevage comparées à 3,2 – 3.5 pour les fermes spécialisées. Non seulement les fermes de polycultures élevages utilisent moins de pesticides mais aussi ce sont celles sur lesquelles les baisses sont les plus significatives. C’est donc un double bénéfices : il y en a moins et les usages diminuent plus vite. L’écart ne fait que se creuser entre les fermes de polyculture élevage et les fermes de cultures spécialisées.
La question est donc : comment maintenir ou rétablir de la polyculture élevage dans les zones où elle régresse.
L’élevage est un pourvoyeur d’emplois directs (400 000 emplois) et indirects (400 000 emplois) très important en France.  C’est un peu plus de 3 % de l’emploi français. Et c’est un emploi difficilement délocalisable.

2.15.42 : Xavier Barat – ingénieur Conseil en agriculture biologique.
C’est une scop de formation et de conseil en Agriculture Ecologique spécialisée sur les élevages herbivores essentiellement en Nouvelle-Aquitaine.
Deux grands types d’élevages accompagnés :
– exploitation avec forte mécanisation fourragère, avec des pratiques de conservation des sols
– systèmes très herbagers et très pâturant qui vont avoir des rendements un peu moins élevés. Des résultats avec de EBE très élevés. Cela permet d’avoir des usages filières courtes bio ou bas carbone. Quelques soient l’orientation de ces élevages (plutôt technos et mécaniques ou plutôt très pâturant et très herbagers), on travaille sur la remise du paturage au centre du système d’affouragement, du système d’alimentation des animaux.
Cette optimisation herbagère, une fois bien acquise et bien mise en oeuvre dans les systèmes d’exploitation elle permet des innovations soit adaptatives (optimisation), soit qui sont de rupture (on change complètement le mode de fonctionnement du système).  Dans les deux cas ça se traduit en sources d’économies (en concentrés de l’ordre de 30 à 50% ; engrais azotés ; investissements car moins besoin de bâtiments) en mettant en place un système de pâturage bien géré.
Exemple : 30 parcellaires dans les Deux Sèvres menés en pâturage tournant dynamique pendant 5 ans. La moyenne de l’ensemble des prairies a montré qu’on stockait entre 1 tonne et 1,3 tonne de carbone soit 5 tonnes de dioxyde de carbone par hectare et par an sur ces prairies.
2.19.42 : Lorsqu’on arrive à piéger du carbone au sol, on entretient la fertilité du sol sous deux aspects :
– recyclage d’éléments minéraux
– réintroduire un humus au sol
> augmenter la réserve utile, la capacité de rétention de l’eau et donc une meilleure adaptation au changement climatique.
– la biodiversité. Souvent les zones avec des continuum de haies permettent un maintien très fort de la biodiversité.
En opposition, quand on est dans un zone très céréalière on a une baisse de matière organique des sols par usage trop intensif des sols couplé à un manque d’amendement des sols par les effluents d’élevage.

2.20.56 : Pour un territoire tel que celui de Dordogne où il y a une baisse de matière organique ou d’embroussaillement, il est intéressant d’avoir de l’élevage pour construire ou reconstruire le paysage.

2.21.23 : Il faut adapter le type d’élevage herbager que l’on a en fonction de la capacité agroécologique des sols à produire de la cellulose.  Si vous êtes sur une zone avec 800mm de pluie, la production d’herbe va être de 4 à 6 tonnes. Si vous êtes comme dans les pyrénées à 1000 mm de pluie, vous aurez une production de l’ordre de 10 tonnes. Donc logiquement suivant la zone où vous êtes vous devez adapter le nombre d’animaux en fonction de cette capacité de production d’herbe si vous voulez faire une agriculture écologique. Ce calibrage permet d’éviter les manques d’affouragement et d’augmenter la qualité des produits travaillés.

2.23.12 : L’herbe doit être la base de la gestion de l’exploitation. On incite à remettre de l’herbe même sur les zones de culture. Jusqu’à présent on s’intéressait à la préservation des zones de prairies, maintenant ce qui nous intéresse c’est de remettre des prairies dans leur système d’exploitation en considérant la prairie comme un apport important pour la viabilité technico-économique de leurs exploitations.  Cette maximisation de la ressource principale qui devrait être l’herbe permet de décloisonner les systèmes. Les gens se remettent à être des cultivateurs et des gestionnaires d’herbe au lieu d’être des cultivateurs de fourrages récoltés et de grains.

2.24.50 : Trois éléments clés :
– une superficie en herbe importante (entre 70 et 80%),
– prairie considérée comme un élément du système et non comme une récolte fourragère (cette herbe verte à 20 à 30% de qualité en plus qu’un ensilage ou enrubannage),
– agroforesterie fourragère (démarche encore peu répandue d’utiliser l’arbre comme aliment pour le bétail).

2.27.05 : Intervention d’Anne-Marie Busuttil –  Ovalie innovation
Constat : la méthanisation a beaucoup à apporter au monde agricole mais les modèles présents sur le territoire n’étaient pas satisfaisants.
Les bénéfices de la méthanisation :
– environnementaux : la méthanisation permet de produire une énergie renouvelable non-intermittente à l’inverse de l’énergie issue du photovoltaique et de l’éolien ; diminution des GES par deux voies (évitée lors du stockage et de l’épandage ; émission de CO2 qui relève du cycle court du carbone)
– sociales – territoriales : elle crée un dynamisme économique avec de la création d’emplois, autonomie des territoires,
– valorisation des effluents d’élevage (fumiers, lisiers).

Les modèles :

  • méthanisation territoriale : Qui nécessite des transports d’effluents depuis les exploitations jusqu’à ces unités de méthanisation centralisées. Ces transports sont de plus en plus délicats dans le contexte de crises sanitaires aviaires que nous connaissons. L’autre bémol à ce modèle c’est que la valeur (financière, chaleur et énergie) produite par ces centres ne revient pas aux exploitations.
  • micro-méthanisation : c’est la méthanisation sur l’exploitation agricole des effluents ou autres produits qui sont exclusivement produits par l’exploitation. Ce modèle est très vertueux car il ne nécessite pas de transport (meilleure acceptabilité sociétale, risque sanitaire plus maitrisé) et la valeur revient sur le site (en plus de l’électricité, les agriculteurs peuvent se servir de la chaleur).

Sur la méthanisation, il y a un frein sociétale principalement parce qu’il y a un manque de communication. En effet, les micro-méthaniseurs évitent les transports (pas d’encombrements routiers) et d’apporter des odeurs fortes à des endroits autres que l’exploitation où elles existent déjà. Il y a un frein à micro-méthanisation qui est technico-économique. Il n’y a pas de modèles adaptés : techniquement il y a un problème de puissance (d’où la nécessité notamment en Allemagne de devoir cultiver pour alimenter un système sur-dimensionné… c’est la course aux intrants).  Donc un enjeu technique de diminuer encore en échelle et de diminuer en même temps les coûts or ils ne sont pas proportionnels.
Malgré tous les efforts techniques il faut arriver à rentabiliser ces unités. On travaille sur un modèle qui permettrait de déployer plus largement la micro-méthanisation.

2.33.13 : Le modèle économique de la méthanisation est très tendu. Actuellement le seul modèle c’est la valorisation de l’énergie (tarif d’obligation d’achat). Les autres externalités ne sont absolument pas rémunérées.  Actuellement il y a le label « bas carbone » qui permet d’identifier les solutions de diminution de GES et de les valoriser économique. La méthanisation en fait partie mais pour que ce soit pris en compte il faut que ça réponde à une méthode officialisée par le gouvernement.  Deux méthodes sont en cours d’étude :   une plutôt fléchée vers les moyennes et grandes unités de méthanisation et une autre sur les petite. La filière attend beaucoup de ces méthodes car elles permettraient de réfléchir à des modèles économiques différents.

2.35.20 : Christophe Limoges, Président du Comité Régional filière lait et du CRIEL
Thématiques : recherche – adaptation agroécologique.
Travail notamment sur l’adaptation des exploitations laitières aux changements climatiques (mieux utiliser l’herbe, les fourrages produits sur les exploitations, bien être des animaux notamment leurs logements)
Travail à partir de la feuille de route Néoterra à travers 5 défis :
– évolution de l’empreinte environnementale,
– accompagner la généralisation des pratiques agroenvironnementales,
– respect du bien être animal dans les fermes laitières,
– améliorer le bilan énergétique et développer les énergies renouvelables,
– renouvellement des générations.
Les systèmes les plus résilients et vertueux sont des systèmes polycultures élevage.

2.40.19 : Intervention Jean-Pierre Raynaud – Vice-Président Agriculture
Pour que l’élevage fonctionne il faut que l’ensemble des maillons de la chaine de valeur soient présents sur un territoire. Un sujet important qui est le renouvellement des générations en élevage car cela nécessite des investissements lourds. La région aura la responsabilité pleine et entière, à partir de 2023, du financement de l’installation des agriculteurs (jeunes et nouveaux) avec bonification importante pour bio et hors cadres familiaux.
On veut s’appuyer sur les fermes des lycées comme leviers de la transition agroécologique.

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