Comment évalue-t-on l’impact de l’élevage et comme le situe-t-on par rapport aux autres secteurs économiques ?
L’impact environnemental est le plus souvent mesuré à travers un outil qui est l’Analyse du Cycle de Vie (ACV). Il consiste notamment à mesurer les émissions des Gaz à Effet de Serre (GES).
Il est important de resituer un peu les chiffres. On mélange souvent les niveaux mondial, européen et français. Ce qui est vrai au niveau mondial, est-ce vrai chez nous en Europe et plus particulièrement en France ?
1.19 : Si on regarde les émissions de l’élevage.
Valeurs exprimées en giga tonnes d’équivalent CO2.
On voit que l’Europe est un tout petit contributeur. L’Europe représente à peu prés 8-9% de la population bovine mondiale, elle n’a pas un rôle majeur dans ces émissions. Pour autant ce n’est pas complètement négligeable.
1.44 : Au niveau européen, l’agriculture représente 10 % des émissions en Europe. L’élevage étant la part majeure (60% de l’agriculture).
2.18
Il est important de se demander d’où viennent ces gigatonnes d’équivalent CO2 dans l’élevage. Ils viennent principalement du rumen des ruminants et principalement des bovins.
44 % des GES du secteur agricole sont liés au méthane des bovins. Par contre, et on le dit moins, un autre point important concerne les émissions par le sol (37 % des GES totaux de l’agriculture). C’est le protoxyde d’azote après la captation par les engrais et relargage par le sol.
3.05 : Ces chiffres sont les chiffres d’émission. Ils n’intègrent pas les échanges avec les pays tiers. Dans le cadre de l’élevage, ces échanges sont importants puisqu’on importe du soja qui correspond à des émissions de GES ailleurs dans le monde. Si on intègre ces émissions de « ailleurs dans le monde » et qu’on les ramène à nos produits européens à ce moment-là l’élevage en Europe représente 85 % des émissions totales du secteur agricole de GES. Donc 60 % si on en reste au niveau local mais une part très importante si on réfléchit plus globalement notamment en intégrant l’importation de soja.
3.50 : Pour autant le système européen est relativement efficient.
La production de viande est en rouge sur le schéma. Les dernières séries de barres c’est l’Europe de l’Ouest. On voit bien qu’on est, en Europe, bien plus efficace en production puisqu’on produit 3-4-5 fois moins de GES par kilogramme de produit qu’en Asie du Sud Est ou qu’en Amérique Latine voire même qu’en Amérique du Nord.
4.29 : En production de lait, là aussi l’Europe se place relativement bien avec des intensités d’émission beaucoup plus faibles que celles d’autres pays du monde ce qui veut dire que l’Europe émet peu au plan global puisqu’on est une toute petite région par rapport au reste du monde et on est globalement efficace par unité produite. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas faire d’efforts, évidemment. Mais si on se place du point de vue global, les efforts européens sont importants pour notre comptabilité interne mais restent assez marginaux si on se place au niveau total, global planétaire des émissions de GES.
5.16 : Un point qui peut être limite pour les activités d’élevage.
Comment on réduit nos émissions ?
Représentation dans le schéma des émissions de méthane (téragramme/an). On voit que l’Europe réduit assez fortement l’ensemble de l’émission de méthane (courbe en bleu). Par contre l’élevage a réduit ses émissions au début des années 1990 (restructuration des cheptels bovins avec l’arrivée des pays d’Europe de l’Est dans la Communauté Européenne). Depuis on est relativement stable et l’élevage a bien du mal à réduit ses émissions de méthane. C’est un problème parce qu’on va être le seul secteur économique qui ne réduira pas ses émissions et donc l’élevage va être sujet à critique de ce point de vue là et pourrait devenir le principal poste émetteur de méthane. Le protoxyde d’azote n’a pas été représenté mais c’est exactement le même type d’évolution et même encore plus rapide.
6.25 : Les options d’atténuation des émissions
Une fois qu’on a fait ce constat, quelles sont les pistes pour améliorer et réduire les émissions ?
Elles sont de différents ordres. Les données proviennent de la FAO. On retrouve les intensités des émissions de GES par kilogramme de produits qui sont plus importantes pour les viandes de mouton ou de bovins versus celles de poulets, de porcs ou les émissions liées au lait et aux œufs. Mais on voit surtout qu’il y a des gammes de variations très importantes notamment pour la viande bovine. On arrive dans un rapport pratiquement de 1 à 4 si ce n’est de 1 à 5. Ce qui veut dire qu’il y a des pistes d’amélioration.
7.12 : Pistes d’amélioration
Elles sont au niveau des exploitations agricoles.
- Elles sont en fait de trois ordres :
– autour du gain en efficience :
° Choisir des animaux peu émetteurs,
° Animaux en meilleure santé car un animal malade produit plus et nécessite des traitements qui rendent le plus souvent ses produits impropres à la consommation.
° Gestion des troupeaux : en France on fait vêler nos animaux très tardivement.
° Production d’aliments (développement de légumineuses qui permettrait la réduction d’engrais azotés qui coûtent très cher en énergie et en GES)- autour du recyclage des ressources ;
° Mieux gérer les effluents d’élevage pour limiter les pertes. Utiliser ces effluents à d’autres fins. Notamment pour extraire des molécules d’intérêt pour faire des économies dans d’autres secteurs de l’industrie.
° Utiliser les co-produits des autres filières pour nourrir nos animaux.– autour du développement de solutions basées sur la nature (« nature based solutions » selon l’expression anglaise)
° Arrêter la déforestation ; ne plus importer de soja qui provient de la déforestation voire de ne plus importer du tout de soja. Cela conduit à repenser complètement nos systèmes d’alimentation de nos animaux.
° Travailler à la production d’énergie à travers nos effluents d’élevage (méthanisation par exemple).
° Travailler au stockage de carbone dans les sols. L’élevage bovin a beaucoup à apporter sur cette question. D’autre part des pratiques d’agroforesterie pourrait apporter beaucoup (haies, arbres).
9.55 :
Il est finalement plus facile d’agir dans le secteur laitier que dans le secteur de la viande bovine. Pour le secteur laitier on est pratiquement en ligne avec la stratégie nationale bas carbone. C’est beaucoup plus difficile en élevage bovin. Y compris si on se projette dans le futur et si on regarde les gains possibles en terme d’émissions. On doit pouvoir réduire les émissions de GES viandes bovines de 15 voire 20 % en moyenne si on est optimiste.
10.40 : Il y a déjà des grandes variations au sein de nos systèmes. Notamment dans le secteur de la viande. Si on regarde les données de suivi d’exploitations de l’Institut De l’Elevage, on voit qu’en moyenne on émet 18 kg d’équivalent CO2 par kg de poids vif vide qui sort de la ferme alors que le top 10 des fermes françaises les plus performantes est à 12.5. Donc on voit que si on arrivait à ramener la moyenne au top 10 on aurait un gain qui serait bien supérieur à 20 %. Des marges de progrès mais on sera bien évidemment loin d’un élevage carbone neutre.
11.33 : Peut on explorer davantage le caractère systémique de l’élevage ?
Je vais essayer d’illustrer cela à travers un exemple particulièrement complexe qui est la biodiversité.
Souvent dans le discours on associe élevage+déforestation et élevage+perte de biodiversité.
En fait c’est beaucoup plus nuancé que cela. Il y a cinq grands drivers pour contribuer au gain ou à la perte de biodiversité. C’est le graphique de droite.
Premier niveau : changer ou modifier les habitats. Si on détruit les habitats, on détruit les animaux qui y vivent.
Deuxième niveau : les pollutions
Troisième niveau : le changement climatique
Quatrième niveau : les sur-exploitations de certains territoires.
Cinquième niveau : le développement d’espèces invasives.
L’élevage peut contribuer positivement ou négativement sur pratiquement ces 5 points.
Sur le premier point : l’élevage peut conduire à de la déforestation ou, s’il est bien conduit, peut amener de la fragmentation du paysage, avec des corridors écologiques.
Sur le plan de la pollution : un élevage très extensif va plutôt contribuer à de la biodiversité vs un élevage très intensif (élevage de Bretagne) à travers les nitrates
et le développement des algues vertes. Cela conduit à une perte de biodiversité.
14.34 : L’élevage intensif contribue à la perte de la biodiversité.
Si on regarde maintenant les points négatifs. Il y a un rapport récent de la commission européenne qui montre que l’Europe importe 10 % de la déforestation mondiale. Ces produits issus de la déforestation sont le soja ou la viande mais c’est aussi l’huile de palme, le cacao, le caoutchouc, le bois exotique. Donc l’élevage n’intervient que dans une partie de ces 10 %.
La déforestation a lieu principalement pour le développement-même des continents d’origine (l’élevage local). Évidemment l’élevage est responsable de la déforestation mais c’est très modéré pour l’élevage européen.
16.02 : Si on regarde au niveau du soja importé, il y a un effort pour essayer d’importer du soja qui ne provient pas de la déforestation. Aujourd’hui on peut affirmer que les 3/4 des sojas importés en Europe a peu de risque de provenir de zones en déforestation. Par contre au moins 20% proviennent de zones qui sont probablement déforestées pour fournir du soja à l’Europe. Il faut agir sur cela c’est clair mais repositionnons bien les enjeux là où ils sont.
16.36 : Un autre exemple d’effet négatif de l’élevage plutôt intensif sur la biodiversité c’est l’évolution des populations d’oiseaux où on voit (courbe orange) que les espèces des milieux agricoles disparaissent très rapidement dans les zones de production intensive (production végétale et production animale). Par contre, et en sens inverse, l’élevage et tout particulièrement l’élevage d’herbivores, contribue à préserver la biodiversité voire à produire, d’abord à travers la diversité des espèces fourragères qui sont cultivées depuis des espèces très simples : associations de graminées, légumineuses jusqu’à des prairies très complexes, voire des prairies qui maintiennent des biodiversités patrimoniales avec des plantes qui sont protégées.
17.35 : Sur la diversification de l’usage des sols on voit bien qu’un paysage de polyculture élevage est beaucoup plus riche en biodiversité, en habitat pour abriter cette biodiversité que des paysages d’open field avec à la fois une biodiversité floristique mais aussi d’insectes, de petits mammifères jusqu’à des oiseaux de proies qui se nourrissent de ces petits mammifères.
18.02 : Ce qu’il faut retenir c’est qu’en Europe, 50 % des espèces végétales endémiques européennes sont des espèces prairiales et 50 % des espèces d’oiseaux en Europe dépendent des biotopes de la prairie permanente pour vivre. Soit parce qu’ils y font leurs nids soit parce qu’ils y trouvent leur nourriture.
18.22 : Cet effet de la prairie sur la population d’oiseaux et donc indirectement de l’élevage sur la population d’oiseaux est très bien illustré par un travail de très longue haleine qui s’est conduit dans la plaine de Niort. C’était une zone de polyculture élevage dans le début des années 60. C’est un territoire qui s’est fortement intensifié avec progressivement disparition des haies, des prairies, mise en culture (augmentation consommation de pesticides). Regardez l’évolution depuis 1958 (myriade de petites parcelles avec beaucoup de haies) vers une simplification en 2002 avec de très grandes parcelles essentiellement de cultures annuelles.
19.18 : Parallèlement au déclin de la prairie, il y a le déclin de l’espèce d’oiseaux emblématique de cette région : la outarde canepetière. Vous voyez donc ici comment une population d’oiseaux est liée au maintient d’une activité d’élevage. Aujourd’hui sur ces territoires, il y a des actions engagées par les politiques publiques locales pour remettre un peu d’élevage et de prairie dans un territoire où cela a complètement disparu.
19.50 : Voilà comment on peut illustrer depuis l’échelle mondiale jusqu’à l’échelle très locale l’impact de l’élevage. On pourrait prendre d’autres exemples. Par exemple il y a beaucoup de travaux sur comment mieux conduire les prairies pour accroitre encore le rôle de l’élevage dans la biodiversité. Notamment les populations d’insectes ou de fleurs.
20.35 : La biodiversité par la variété génétique des espèces.
20.43 : Est-ce que l’élevage ne serait pas un « gaspilleur » de ressources ?
Il y a un certain nombre de chiffes clés qui sont diffusés dans les médias et qui ne sont intrinsèquement pas faux mais il faut bien comprendre ce qu’ils représentent.
On entend toujours que l’élevage utilise 70 % de la surface agricole mondiale. C’est vrai. Mais il faut distinguer les types de surfaces que cela recouvre.
– une partie de la surface qui ne peut pas être valorisée par des cultures. Elle n’est tout simplement pas labourable (exemple : surface en montagne avec cailloux qui affleurent).
– une deuxième « famille » : des prairies semées. Là effectivement cette surface pourrait être utilisée pour les cultures. Mais des scénarios comme le scénario TYFA (Ten Years For Agroecology) de l’IDDRI montrent que ces surfaces en herbes des plaines sont très importantes pour maintenir des services écosystémiques. Il est très important de les inclure dans des rotations céréalières parce qu’elles contribuent par exemple à réduire l’usage des pesticides.
– une troisième « famille » : il reste la fraction qui est vraiment en production de grains (légumineuses, graminées) et que l’on peut sous-diviser en deux parties :
° une partie qui sert à nourrir directement les animaux,
° un tiers qui sert directement à nourrir les hommes.
Cela donne effectivement : 70 % pour nourrir les bestiaux et 30 % pour nourrir les hommes. Mais dans les 70 % il faut faire des distinctions.
22.50
En gros on peut dire qu’en Europe 50 % des surfaces servent à nourrir les animaux et cela peut être compris comme une concurrence forte.
23.54
Deuxième façon de bien imaginer, de bien raisonner cette efficacité de l’élevage, c’est de regarder ce qu’il produit par exemple en terme de protéines. On mange des produits animaux avant tout pour avoir des protéines. Alors effectivement quand on regarde combien on produit de protéines animales consommables par kilo de protéines consommées par les animaux, on arrive à des efficiences relativement faibles et d’autant plus faibles qu’on a des systèmes extensifs. Vous voyez que l’animal le plus efficient c’est le poulet qui produit 0.45 kg de protéines animales / kilo de protéines végétales mangées par l’animal. Le porc et la vache laitière sont à peu prés à 30 %. Les bovins intensifs c’est à peu prés 20 % et le bovin extensif qui se nourrit à l’herbe ce n’est que 10 %.
24.55 : Quand on regarde ce graphique, on se dit qu’à la fois pour l’utilisation des surfaces et l’utilisation des protéines végétales et animales il vaudrait mieux faire du poulet et du porc que des ruminants.
25.04
Mais en fait l’élevage recycle des biomasses qui ne sont pas consommables par l’Homme. Et ce de façon importante. Ce qui est important pour juger de la compétition ce n’est pas tant les kilogrammes de protéines végétales consommées par l’animal mais ce sont les kilogrammes de protéines végétales consommées par l’animal et qui sont consommables par l’homme. Si l’animal mange de l’herbe, ce n’est pas très grave puisque nous ne la mangeons pas. Donc c’est bien ce ratio qui est important : combien de protéines animales consommables par l’homme (sous forme de lait et de viande) par kilogramme de protéine végétale qui sont consommées par l’animal mais qui aurait pu être consommées par l’homme. Par exemple le tourteau de soja : on peut le donner à l’animal et on peut en faire du tofu.
25.53 : Globalement à l’échelle mondiale, les ruminants produisent 1.6 kilogramme de protéine par kilogramme de protéine végétale consommé par ces mêmes ruminants. Données de la FAO.
Donc ces aliments n’entrent pas du tout dans la compétition alimentaire avec l’homme. Bien au contraire, ils produisent des protéines. Les non-ruminants sont moins efficaces puisqu’ils ne produisent qu’un demi kilogramme de protéines en moyenne par kilogramme de protéines végétales consommables par l’homme et par les animaux. C’est au niveau mondial.
26.23 : En Europe (en France, en Angleterre et en Autriche), les ruminants peuvent être des producteurs nets de protéines ou des consommateurs selon les systèmes. Les systèmes d’élevage intensifs de ruminants sont plutôt des consommateurs de protéines. Les systèmes très extensifs (bovins à l’herbe ou vache laitière à l’herbe) produisent 1 à 2 kilogramme de protéines/ kilogramme de protéines consommées. Les non-ruminants, dans des élevages qui recyclent beaucoup de co-produits, sont aussi capables d’être des producteurs nets de protéines. C’est le cas des ateliers de porcs qui valorisent de co-produits et qui peuvent produire jusqu’à 1.5, 1.6 kilogrammes de protéines de porc par kilogramme de protéines consommables par l’homme mais consommées par les animaux.
27.15 : En résumé :
1. L’élevage est beaucoup plus efficient qu’on ne le dit souvent car notamment il faut intégrer le fait qu’ils mangent des choses qu’on ne peut pas manger.
2. Il y a des marges de progrès très importantes.
3. L’élevage peut être un contributeur net à la production de protéines et pas seulement quelque chose qui est en compétition avec l’alimentation humaine.
27.35 : Si on regarde ce qui se passe en France.
En gros, les ruminants peuvent être très efficaces puisque vous voyez que la fraction consommable par l’homme dans leur ration est très très faible (10 à 20 %) par contre les porcs sont beaucoup plus en compétition puisqu’ils consomment entre 20 et 30 % et les poulets qui mangent beaucoup de soja c’est entre 40 et 60%. Par contre comme dans le porc mon mange pratiquement toute la carcasse, c’est un animal qui est très efficient. Par contre pour les bovins viandes, on l’est moins car une partie de la carcasse n’est pas consommable. Donc ce sont des animaux qui peuvent produire plus de protéines qu’ils n’en consomment parce qu’ils ne mangent d’abord que de l’herbe mais par contre on valorise dans leur chaine alimentaire une petite partie de leur carcasse. C’est aussi du à nos habitudes alimentaires. Pour le lait on valorise pratiquement tout. Et pour les bovins viande on valorise à peu prés 50 %.
29.12 : Donc vous voyez que quand on prend en compte à la fois ce que mange l’animal et ce qu’on peut manger dans leurs carcasses, on peut jouer sur les efficiences des systèmes qui peuvent être très importantes dans pratiquement toutes les espèces.
29.36 : Certains voudraient réduire l’élevage, voire le supprimer, quelles en seraient les conséquences ?
30.00 : Si on supprime l’élevage, l’économie va être impactée fortement (c »est un peu plus de 3 % de la population active française). La suppression de l’élevage implique la suppression des zones aujourd’hui maintenues par l’élevage (désherbage, débroussaillage). Qu’adviendrait-il de ces zones et de ces territoires ? Il y aurait une fermeture des paysages et une perte de biodiversité.
Au bout du compte, est-ce qu’on va gagner en terme de GES ? Ce n’est pas si sûr car si les surfaces ne sont pas entretenues, la biomasse produite ne peut pas être récoltée car c’est souvent des surfaces non mécanisables. Donc c’est de la biomasse qui va fermenter. Il n’est pas du tout qu’il y ait moins d’émission de GES que quand ces surfaces étaient entretenues par des ruminants. A la limite il va se développer une faune de ruminants sauvages qui émettra aussi du méthane.
31.16 : A l’extrême, je rappellerai juste que sur le continent nord américain, l’émission de méthane d’aujourd’hui correspond à peu prés à l’émission des bisons sauvages des USA et du Canada avant l’arrivée de Christophe Colomb.
31.35 : Par contre en réduisant l’élevage on consommera moins de céréales, il y aura donc des surfaces de libérées pour faire autre chose. Par exemple utiliser de la biomasse pour faire de l’énergie ou des biomatériaux. Supprimer l’élevage serait un changement radical de société. S’il n’y a pas de viande et de lait, qu’est-ce qu’il reste car ce sont des produits indispensables à notre développement physique et cognitif. Je ne parle pas de la perte culturelle car 70 % des AOP françaises et européennes sont liées à des produits d’élevage.