Le pâturage tournant dynamique

Mathieu Bessière, Consultant, partage sa connaissance des pâturages tournants dynamiques pour améliorer les pratiques des éleveurs.

1.12 : On prête souvent au terme « pâturage tournant dynamique » des origines lointaines. En fait ça vient d’un groupe de consultants souhaitant se démarquer.

Pour chacun des éléments listés, on cherchera à savoir ce qui est utile et dans quel système il s’inscrit.

2.26

Si on est négligeant sur un seul des trois éléments (plante, sol, animal), le système de pâturage va tomber. On ne peut pas faire un pâturage sur un sol compacté ou si on fragilise les plantes en permanence. Ce cycle on va essayer de le faire ressembler à un cycle agroécologique. Pour qu’il devienne productif et autonome il va falloir qu’il produise beaucoup. Plus il produit, plus il devienne autonome. La photosynthèse est essentielle. Tout au long du cycle de la plante, la photosynthèse n’est pas la même.

3.40 : On a souvent l’habitude de présenter le système herbagé avec une petite connotation négative (ça produit peu). En fait un système de pâturage ne peut pas fonctionner s’il est extensif. Pour que ça fonctionne j’ai besoin de beaucoup de plante qui fassent beaucoup de sucs, qui nourrit beaucoup d’animaux. Mes plantes et mes animaux vont nourrir mon sol et le faire vivre et mon sol fera pousser des plantes en retour.

4.20 : Objectif : produire le plus possible sans que ça nous coute rien en terme d’apports. Et on veut des prairies qui durent le plus longtemps possible.
On a l’habitude de refaire les prairies tous les 5 ans or une prairie prend toute sa force au-delà des 5 ans justement. Les prairies où on a les meilleurs rendements sont les prairies naturelles à condition de ne pas les avoir massacrés.

5.11 : Objectifs spécifiques :
– nourrir et protéger le sol,
– produire le maximum de biomasse,
– maximiser la performance animale,
– éliminer les intrants,
– éliminer les interventions.
Moyens :
Le système de subdivision comme un outil de travail. Il faut comprendre le parcellaire en paddock comme un outil de travail qui permet d’atteindre les objectifs spécifiques listés plus haut. Le découpage en paddocks peut faire peur aux éleveurs alors que cela va leur faciliter le travail. C’est grâce à ce découpage que je sais m’adapter et contrôler la croissance de mes plantes.

6.55 : Le sol
En 2010 on croyait tous que le sol sous prairie ça fonctionnait. C’était une idée très largement répandue alors que quand on travaillait sur le pâturage avec un éleveur, on voyait bien qu’on avait des résultats irréguliers. Cet écart était difficile à comprendre. En fonction des niveaux de dégradation et de fertilité, on avait des résultats différents.

8.05 : Le sol sous prairie fonctionne-t-il vraiment ?
Il y a une différence importante entre un sol qui fonctionne et un sol qui ne fonctionne pas.

En quoi je vois que ce sol fonctionne ? Il n’y a aucun spot de bouse (on est en vaches laitières). Sur un sol qui ne fonctionne pas très bien, là où il y a des bouses l’herbe pousse beaucoup. ça montre que s’il peut y avoir cette disparité c’est que la nutrition n’est pas également répartie. On a ici un paddock homogène. La vache va tout valoriser.

9.12 : Autre exemple dans les Deux Sèvres

On voit encore des spots de bouse mais ça va être mangé par les animaux.

9.46 : Toujours dans les Deux Sèvres sur sol sableux très séchant et pas productif.

10.35 : Exemple de sol bloqué

Pourquoi en sommes-nous arrivés là ?
L’éleveur a l’habitude de sur-pâturer un petit peu trop, il a beaucoup travaillé avec le composte.

Autre caractéristique des sols bloqués : beaucoup de refus.

Refus :
1er pâturage, les ruminants mangent bien mais font plein de déjections,
2e pâturage, les déjections apportent des qualités différentes sur le terrain (beaucoup d’herbes aux bouses et peu ailleurs) > Première vague de refus
Les pâturages suivants : amplification des refus. Résultat : on est obligé de faucher.

12.10 : Elément déterminant : la compaction

Ici passage d’épandeur en début de saison et au mois de juin on voit encore les traces de pneus sur la prairie. ça veut dire que l’herbe est très compacté et que l’herbe ne pousse plus.

13.34 : D’autres signes montrent que la prairie a du mal à fonctionner.

1ère groupe : le groupe des pâquerettes.
Une prairie blanche de pâquerettes = surpaturage massif qui intervient depuis plusieurs années.

2e groupe : le pissenlit : un petit peu de compaction et beaucoup de bouses (beaucoup trop de matière organique animale). Il faut réduire le fumier et ça devrait redevenir normal.
Les autres plantes montrent qu’il y a des problèmes de compaction : la capselle, le petit trèfle.
Le plantain majeur, le rumex et chardon montrent que le sol ne respire plus. Il y a de l’hydromorphie. On est sur les cas les plus inquiétants de compaction.

3e groupe : les mourons avec le lamiers pourpre sont des nitratophiles. Elles viennent pour nettoyer.

16.30 : Le groupe des ronces et genets. On apporte du carbone dur au sol et jamais de carbone tendre. Il faut amener du fumier modérément pour amener à manger au sol.

17.15 : Finalement : quel serait l’intérêt d’avoir un sol fertile ?
> augmenter le rendement et diminuer les refus parce que ma plante est homogène,
> besoin en engrais très faible,
18.27 : Il est impossible à entendre : « Si je ne mets pas d’engrais sur mes prairies ça ne pousse pas. »
> compensation aléas (météo, pratiques),
> qualité des fourrages (sels minéraux et oligoéléments) > des bêtes et des produits de bonne qualité,
> portance

20.32 : Mon sol a besoin d’être nourri et protégé

20.43 : Quand je fais pâturer je laisse une partie d’herbe qui va nourrir le sol. Quand j’amène de l’herbe à mon sol j’ai une partie plutôt tendre et sucrée qui va être dégradée très rapidement. La macrofaune du sol vient digérer ces sucres rapides. En les digérant elle les libère des sels minéraux et oligoéléments qui vont directement nourrir mes plantes.

21.15 : Cette macrofaune a un rôle essentiel en prairie. C’est elle qui fait le travail de décompaction. Majoritairement on compacte les prairies parce qu’on ne leur donne pas à manger. Il faut toujours se demander ce qu’on va laisser au sol.
Les celluloses et lignine sont absorbés par les insectes mais pas digérés. On va les retrouver dans les matières organiques. Cette matière organique va être mangée par la microfaune du sol.

24.10 : Augmenter le taux de matière organique c’est important mais c’est difficile d’autant plus qu’il faut que le sol respire.

25.40 : Laisser une partie de l’herbe au sol permet de gagner en rendement. C’est un peu contre-intuitif mais c’est indispensable à comprendre.

26.20 : Deux erreurs : couper trop bas et semer une prairie en ligne

27.31

32.17 : La compaction est un phénomène naturel relativement obligatoire

Quand on laboure, toute la porosité biologique vole en éclats. Par contre si le travail n’est pas trop mal fait il va y avoir une porosité mécanique.
En général, les premières années on a des bonnes levées avec de l’herbe qui pousse relativement bien.
Quand on avance dans le temps la porosité mécanique va chuter sous l’effet de la pluie, des animaux. Pour la porosité biologique redémarre, il faut plusieurs années. Autour des 5 ans de vie de la prairie, on est sur le moment où la pairie est la plus moche de toute sa carrière. Il faut pas s’en alarmer si on n’a que quelques indicateurs mineurs (quelques rumex). Ensuite la prairie va s’équilibrer et je pourrais la garder jusqu’à la retraite à condition de respecter certaines règles.
En revanche si au bout de 2-3 ans on voit des signes inquiétants (des gros spots de bouse, des plantes dangereuses) c’est que j’ai commis des erreurs (sur-paturage, coup de tracteurs en trop pour broyer les refus,…).

34.10 : Les 5 premières années de la prairie, il faut être très précautionneux. Toute erreur se paie très cher.

34.38 : LES GRAMINÉES : Leur objectif : faire de la graine. Pour cela elles passent par plusieurs phases.

C’est cette phases de transition qui nous intéresse car elle a le plus de surface pour faire de la photosynthèse et le plus de racine. Parmi celles qui ont monté, il va y en avoir quelques unes qui vont sortir leurs épis.

35.50 Phase végétative

On va beaucoup parlé de la gaine et du limbe. Dès qu’une feuille a fini de pousser, la suivante sort de la gaine. Vous aurez rarement plus de 3 feuilles sur une tale.

37. : Réflexe : on va commencer à pâturer l’herbe au stade 3 feuilles. Ce n’est qu’un repère. En fonction de la saisie, de la prairie qu’on a et des besoins des animaux, on va pouvoir faire varier ce curseur-là.
37.20 : Si on est sur des animaux qui ont des besoins élevés (vaches laitières), que je suis au printemps, qu’il y a des signes de stress des plantes causé par le froid, que le sol ne s’est pas bien réchauffé. J’ai un risque de montaison autrement dit de perte de qualité. Rien ne m’empêche de descendre à deux feuilles et demi au contraire. Si je suis sur un dactyle qui perd de son appétence je vais même descendre à deux feuilles. Si je suis sur un raygrass qui ne demande qu’on monter je descendre à une feuille et demi.

38.10 : Au-delà des règles, il faut que je passe en pilotage de ma prairie (savoir où elle en est). Je sais que si je viens à 2 feuilles je vais fragiliser un peu ma prairie mais je sais que je vais contrôler ma qualité si j’attends je risque de perdre la qualité au profit de la santé de ma plante. Si je suis à l’automne où j’ai peu de risque de perte de qualité là je suis tout à fait capable d’attendre les trois feuilles parce que je sais qu’avec ces trois feuilles je vais redonner de la force à ma plante qui va passer un meilleur hiver et qui va redémarrer plus fort au printemps.

38.50 : L’information la plus importante de la matinée : Il y a une relation proportionnelle entre la taille de la gaine et la taille du limbe. Ce qui veut dire que si j’ai des grandes gaines j’aurais des grands limbes. Ce qui veut dire que si j’ai permis au tour d’avant à mes animaux de manger de la gaine, la feuille qui repousse sera plus petite et elle mettra le même temps à pousser que si elle était longue. Donc si je rase ma prairie je ne le nourris pas et en plus je crée un problème sur ma plante. En gros si je coupe de la gène, ma plante se met en mode « survie ». Elle se dit alors qu’il faut qu’elle agisse à l’économie :
– faire des petites feuilles qui coutent peu de réserve car si je me refais sur-pâturer le coup d’après je n’aurais plus rien.
– les racines me coûtent à produire et c’est ma nutrition qualitative et pas quantitative. Donc quand c’est la crise le qualitatif passe en second : j’arrête de faire des racines.

40.50 : Même effet par les faucheuses qui sont le plus souvent réglées trop basses. Il faut descendre  jusqu’à ce que ça reste vert quand ça change de couleur, on remonte la barre de fauche.

41.02 : Ma prairie, pour redémarrer doit avoir de la photosynthèse. Trois options :
– la prairie repart sur des réserves qu’elle a accumulées,
– il reste un peu de photosynthèse pour redémarrer,
– soit les deux.

42.00 : Après une période de froid, dès que la plante a une fenêtre pour monter après une période de stress, elle le fait très vite. Du coup on perd de la qualité sur nos plantes.

42.20 : Sur le terrain, souvent on rase pour ne pas avoir de refus alors que c’est en rasant qu’on se crée des refus.

43.10 : Au premier tour, on est obligé d’aller pâturer de l’herbe qui n’est pas au stade encore que, si vous avez bien travaillé tout l’automne, entre mon dernier pâturage de l’automne et le mois de mars j’ai déjà trois feuilles. Donc vous arrivez à entrer sur trois feuilles. C’est aussi pour ça qu’on demande aux éleveurs de commencer très tôt. Car l’idée du déprimage c’est de ce dire « je dois démarrer tôt et il faut que le paddock du second tour soit repoussé à trois feuilles. Il y a quelque chose de compliqué à gérer : on doit démarrer tôt à un moment où il n’y a pas beaucoup d’herbes et ça pousse pas beaucoup et tourner lentement pour permettre au paddock de repousser. Avec l’expérience on y arrive.

44.10 : S’il n’y a pas beaucoup d’herbe, je sors mes vaches entre 12h et 14h, c’est tout. En faisant comme ça on travaille pour le second tour si je laisse tout pâturer, il n’y aura plus de ressource pour le second tour.

45.00 : Exemples de rotation. Une fois la dynamique engagée, c’est la météo qui me guidera.
L’idée centrale : faire tourner les vaches au rythme de la pousse de l’herbe.

46.00

Démonstration avec une touffe de dactyle :

Fin aout :
Partie de gauche, gaine non-coupée
Partie de droite, sur-pâturage

30 jours plus tard :
46.41 : partie de droite (sur-paturage) : stade 1-2 feuilles ; 6-8 centimètres
46.56 : partie de gauche : feuille 3, 18 centimètres.

30 jours plus tard :
47.26 : Partie de droite, la gaine se refait. Feuille 5, le limbe fait 15cm. Je n’ai pas récupéré les 18cm de la partie de gauche.
47.48 : Partie de gauche : Feuille 5 : 32cm

48.10 : Comment expliquer à la vache et à la brebis qu’il ne faut pas qu’elle mange de la gène ?
En fait elles n’en ont pas envie. Au premier passage, elles laissent toujours 2-3 centimètres au dessus de la gaine. Le rapport énergie nécessaire pour couper et ce qui est ramassé est très bon.

Comparaison des rendements des ruminants. Au deuxième passage, la gaine n’est toujours pas attaquée mais l’ingestion est plus difficile (rendement effort à produire et matière récoltée) et la repousse sera impactée. Le sol est moins protégé.

Quand je sors mes bêtes il ne faut pas que je puisse voir le sol sinon ça veut dire que les limbes sont attaqués.

50.40 : Il faut tolérer le moins possible un second passage.
50.53 : Au troisième passage tout est impacté : ingestion (matière ingérée est plus dure), qualité de l’herbe, capacité de repousse et préservation du sol.

51.35 : Malheureusement les bêtes vont toujours sur-pâturer ce qu’elles aiment avant de s’attaquer à ce qu’elles n’aiment pas. Ceci a donc un impact sur la définition des paddocks qui doivent être les plus homogènes possibles. Que du bon ou que du mauvais peut importe. Dès lors que l’on a deux qualités différentes vous aurez du sur-pâturage d’un côté et l’autre côté du gâchis.

52.08 : On essaie d’éviter les zones sèches d’un côté et zones humides de l’autre ; zone haute et zone basse.

2 signes de surpâturage : la couleur ; les vaches mangent de l’herbe déjà broutée.

55.15

La hauteur de coupe c’est l’animal qui décide. Le plus important c’est que tout ait été mangé une fois.

59.24 : Phase de transition

1.00 : Phase de reproduction

Cette phase n’a pas d’intérêt pour les animaux : augmentation du nombre de refus, baisse de la qualité de la plante. On n’a pas besoin que les plantes épient pour se reproduire puisqu’on peut le faire par tallage. L’idée est de ne surtout pas faire monter la plante parce qu’on perd tout (qualité, repousse qui va être moins bonne car tout ce qui est monté va mal repousser et donc on perd de la densité). C’est notre préoccupation au printemps pour contrôler cette qualité d’herbe. Donc il y a un temps de repos obligatoire entre chaque pâturage.

A partir du moment où l’épi quitte le sol cette talle est morte. Elle ne repoussera plus jamais.

1.04 : Ne pas dépasser des paddocks de plus de trois jours.

1.04 :

L’idée de ne pas re-pâturer une plante avant qu’elle est reconstitué l’intégralité de ses réserves.

1.09

On a un point d’équilibre entre quantité produite et digestibilité autour des trois feuilles.  Même si c’est théorique, ce graphique sert beaucoup.

10.10 : Si 100% du rendement c’est trois feuilles, 30% c’est une feuille. Autrement dit le stade une feuille correspond au stade d’une demi-rotation.

Il y a trois paddocks qui m’intéressent : celui du lendemain (est-ce qu’il est au bon stade ?) ; celui de la veille (pour s’il n’est pas sur-pâturé) ; le paddock de demi-rotation (il faut qu’il soit au stade « une feuille » ; s’il est au stade « une feuille et demi » ça veut dire que je tourne trop lentement, il faut que j’accélère ; s’il est au stade une demi-feuille ça veut dire que je tourne trop vite). ça donne une indication suffisamment fiable pour ne pas avoir à utiliser les herbomètres (qui prend beaucoup de temps).

10.12 : Au premier tour

1.12.24 : Au deuxième tour il faut repérer la feuille résiduelle (la feuille 3 du tour d’avant qui n’avait pas fini de pousser).

Méthode de mesure détaillée : on compte en demi-feuille la feuille 3 et celle qui est nouvelle et qui débute sa pousse.

1.13 : Autre cas c’est quand ma feuille résiduelle fait moins de la moitié d’une feuille

Si la lecture des feuilles vous semble incohérente par endroit, vous jetez les feuilles et recommencez la lecture. Cela doit prendre 10mn pour un paddock.

1.15 : Le plus difficile c’est le stade 1 feuille.

Ne pas prendre en considération la taille en centimètres des feuilles pour en déduire la phase de développement.

1.16

L’herbomètre n’est pas suffisamment fiable et ça prendre beaucoup de temps à la mise en oeuvre. C’est un outil qui indique la quantité d’herbe à disposition mais pas du tout si elle est bonne à manger ou non.

1.17 : Action menée dans les deux sèvres.

On s’en tire bien en pâturage tournant dynamique mais là où on a des points critiques c’est au moment des pouces de printemps.

1.18 : Ce qui pose problème c’est la gestion de l’épiaison.
En situation de stress, elles épient dès que possible. D’où la nécessité d’avoir une gestion fine du pâturage.

1.19 : Gestion des refus autour des bouses

1.20 : Il n’y a aucun avantage à faucher un refus sauf si l’animal refuse totalement de manger la touffe de la bouse. Est-ce que l’ébousage a un intérêt ? Dans le cas de prairie qui a du mal à pousser et qu’il faut nourrir : un passage par an peut avoir un intérêt. Tous les outillages (herse de prairie, aérateur) ne sont pas utiles. Si on compte sur ces outils pour produire c’est qu’on a un soucis.

1.23

Les vaches ont laissé toute la tige. Il s’agit de la part de la vache qu’elle n’a pas voulu manger. Laisser ça au sol ne permet pas aux jeunes talles d’accéder à la lumière. Je peux le faucher ou le faire manger par les animaux au risque de faire baisser fortement la production. Faucher ça ça n’a pas de valeur.

1.25.16 : Le Topping consiste à faucher les refus avant que les bêtes passent.

1.28.11 : L’idée centrale c’est de passer tout le printemps à adapter ma rotation.

1.28.56 : Faucher c’est dans les 3 jours maxi et dans les 10cm.

1.29 : Test sur un champs : fauchage à 5 et à 10. Résultat 35 jours plus tard

1.30.17 : Méthode de diag de prairie

Si autour de la bouse on a de belles herbes c’est qu’on a un problème de sol et non de plantes. Donc pas besoin de refaire.

Si autour des bouses il n’y a plus rien qui se passe. C’est qu’il n’y a plus les ingrédients.

Le sur-semis dans les prairies, je n’y crois pas. La seule chose qu’on est sûr de pouvoir implanter ce sont des graminées très agressifs de type raygrass italien. Mais je vais avoir des problèmes de cohabitation de ce raygrass avec le reste de la prairie. Le trèfle pourrait se faire mais ce n’est pas l’idéal dans les prairies uniquement pâturées.

1.32.42 : Evitez le semis en ligne.

1.34.00 : Quoi implanter ?

Ne pas  mélanger des plantes qui ont des appétences différentes. Le dactyle soit vous ne mettez que lui soit vous n’en mettez pas. Il ne sera jamais mangé comme il faut.

1.38.25 : L’INRAE a montré que vous pouvez semer tout ce que vous voulez, au bout de 25 ans ce sont les plantes du lieu qui reprennent le dessus.

1.39 : il y a eu une mode qui consistait à semer des plantes qui poussent par saison comme pour avoir une sorte de rotation de sols. Exemple : la chicorée. On va toujours être désynchronisé par rapport à la prairie. La chicorée est une plante formidable mais il ne faut pas l’associer aux prairies.  On peut très bien avoir pour une surface vaches laitières par exemple (60% prairie classique pâturée plus lentement – 40% mélange chicorée plantain pâturé tous les 15 jours la nuit). Il y a des associations improbables (luzerne pâturable tous les 40 jours avec chicorée tous les 15 jours…).

1.41.00 : Le paddock qui pousse toute l’année ça n’existe pas. On n’y arrivera pas.

1.41.28

1.42.59 : Si vous mettez trop d’azote, la plante va se gorger d’eau et donc elle sera moins appétant. Du coup la vache en mange moins. La vache ne cherche pas à faire 35 litres de lait. Pour aller chercher les derniers kilogrammes de matières sèches ingérées il faut jouer sur la gourmandise de l’animal. L’azote ne va pas vraiment dans le bon sens.

1.46 : Y a-t-il des plantes à éviter (trèfle violet) ? On prend un risque important quand on démarre avec ça mais on peut y associer des plantes à tanin (plantain).

1.47 : Quand on a un printemps très pluvieux comment faire ? On peut jouer sur le temps de présence (2-3 heures) et la taille du paddock (les plus petits possibles). Si c’est plus grave on va décaler le début de pâturage.

1.50.20 : Il y a beaucoup d’éleveurs qui s’empêchent de pâturer au printemps parce que c’est trop humide. Du coup on fait un pâturage de mauvaise qualité tous les ans parce qu’on n’a pas pu démarrer suffisamment tôt.

1.50.38 : Le trèfle blanc

1.52.42 : Les animaux

Le facteur limitant ce n’est pas la qualité de l’herbe mais l’ingestion des vaches.

Les vaches, les brebis font trois repas par jour. Le matin elles vont se remplir la panse jusqu’à 10-11 heures. Elles vont se coucher et ruminer une bonne partie de l’après-midi. Vers 17-18h elles vont se remettre à manger. Et dans la nuit un nouveau repas. Il y a un nombre de bouchés limités car la mâchoire se fatigue. Il faut donc que l’énergie que la vache passe à couper de l’herbe permette de ramasser le plus d’herbe possible.

1.54.20 : Si vous fournissez aux vaches un pâturage moyen elles vont avoir un rendement moyen. Du coup les vaches vont rechercher les plantes les plus appétantes.

Donc si pâturage hétérogène, elles vont toujours pâturer ce quelles aiment.

1.55.11 : L’ingestion

Contrairement à ce qu’on pense, quand l’herbe est trop haute (>25cm), la vache fait des trop grosses bouchés (perte de temps et d’énergie).

1.56.40 : Le niveau de remplissage de la panse va être très différent suivant les pâturages qu’on va faire. Il y a une partie de la panse qui sera remplie quoiqu’il se passe (survie).
Le niveau de remplissage classique : prairie moyenne, sol moyen. Vache production : 15-20 litres de lait.
Si on veut atteindre les 25-26 litres de lait, il va falloir attiser la gourmandise.
On peut donc moduler les exigences que l’on a sur les pâturages en fonction des objectifs qu’on a sur les animaux.

2.00

On peut gérer aussi les paddocks en fonction des besoins des animaux : faire commencer les paddocks par des bêtes qui ont de gros besoins et les faire terminer par des bêtes qui en ont moins besoin.

2.02 : On peut mettre des vaches et des moutons ensemble. Ils ne mangent pas les mêmes choses.

La meilleure production à l’hectare n’est pas du tout corrélée avec la meilleure production par animal.

Si je veux avoir des performances individuelles (engraisser des vaches de réforme) j’ai plutôt intérêt à me tenir à gauche du graphique.

Cela implique le degrés de finition du paddock.

2.09.23 Abreuvement : très important

Les animaux qui ne boivent pas ne produisent pas. Des abreuvoirs mal placés et on perd 3-4 litres de lait sur vaches laitières.

L’idée principale de l’agencement : je veux que ma vache puisse aller boire sans déranger les autres. Si elles vont boire toutes en même temps il n’y aura jamais assez de réserve et les dominantes vont pouvoir boire et les dominées n’auront rien.

Mettre un point d’eau dans chaque paddock en faisant attention de ne pas créer d’effets de groupe. Je veux qu’une vache dominée puisse aller boire sereinement.

2.12.20 : Portance et piétinement :
– adapter le temps de présence pendant les pluies,
– au printemps : piétinement vs qualité,
– à l’automne : priorité au sol

2.13.25 : Tuer une prairie par le piétinement c’est très compliqué, on obtiendra plutôt un compactage du sol.

2.14

2.16 : Méthode Néozélandaise : Tout l’automne les bêtes ne mangent pas tout pour bâtir du stock sur pieds pour tout l’hiver et c’est ce stock sur pied qui va me permettre de pâturer sur un rythme qui peut être de 2-3 jours par parcelle. Les animaux vont voir les parcelles qu’une fois pendant tout l’hiver mais ils vont faire une grande rotation. ça marche très bien mais ça veut dire qu’il faut être capable de bâtir du stock à l’automne.

2.17 : Quand on pâture l’herbe au bon stade, la cellulose se suffit à elle-même mais ne corrigera rien. Si on apporte du complément il faut que le complément soit aussi équilibré en cellulose.

2.18 : Au début du printemps on a une montée de sucre assez violente dans les plantes. Quand on a des nuits froides et des journées ensoleillées avec un sol froid qui sort de l’hiver on a toutes les chances d’avoir des montées de sucre.

Le risque c’est quand on sort les animaux aux pâturages (si en plus le pâturage est riche en trèfle), on a tendance à croire qu’on va manquer d’énergie dans la ration et donc on a plutôt tendance à baisser l’azote et augmenter l’énergie. C’est exactement l’inverse de ce qu’il faut faire. Vous avez déjà beaucoup de sucre dans votre plante si on ramène de la céréale par dessus on peut tomber dans des situations de subacidose voire d’acidose.

2.19.20 : Souvent les éleveurs ne comprennent pas pourquoi les animaux partent en diarrhées à la mise à l’herbe mais c’est parce que ce qui vient d’être dit n’a pas été géré convenablement.
ça veut dire que quand on sort en pâturage l’idée est plutôt de soutenir l’azote et d’éliminer si possible toutes les énergies fermentescibles. Quand la météo redevient clémente et tout au long de l’année c’est souvent l’énergie qui fait défaut et on peut en ajouter un peu. Mais sur ces premières phases c’est le sucre qui pose problème.

2.19.53

On considère qu’amidon + sucre on doit pas dépasser 25. Si vous êtes déjà à 20 de sucre il suffit de rajouter un peu de céréale et c’est perdu. Vous voyez qu’ici en 2016 et 2017 il y avait de grosses montées de sucre. Quand vous azotez les prairies avec de l’ammonitrate le sucre ne monte pas.

2.22.33 : Exemple d’un éleveur avec un taux d’urée dans le lait tombé à 50 parce qu’il y a trop d’énergie dans la ration.

2.22.50 : Toutes les céréales en début de printemps c’est pas bon.

2.23 : La gestion des animaux gestants (ici les vaches allaitantes mais les brebis fonctionnent à peu prés de la même façon)

Si on donne plus d’UF ça engraisse le foie notamment et ça pose un problème au vélage.
Il faut maintenir un volume le plus grand possible de panse. Le développement du fœtus va amplifier ce phénomène. Et vous allez perdre, après vélage, la capacité de l’animal à ingérer beaucoup. Donc il faut plutôt donner du grossier.
On voudrait qu’en fin de gestation on ait une BACA négative : acidifier le sang pour forcer les animaux à mobiliser du calcium de sorte qu’une fois que la lactation va démarrer elle aura déjà l’habitude de mobiliser du calcium et va éviter les hypocalcémies.

Sur les trois premiers objectifs listés sur la slide ci-dessus aucun n’est rempli par le pâturage. A tous les coups on va les sur-alimenter. Ce qui veut dire que le pâturage tournant dynamique n’est absolument pas fait pour les vaches en fin de gestation.

2.24.50 : Après vélage quand la vache va en pâturage mettons en avril il faut qu’elle ait l’habitude de manger un peu d’herbe. Il peut y avoir deux possibilités :
– soit les vaches taries sont en parking avec un peu d’herbe et elles sont affouragées comme si elles ne mangeaient pas d’herbe ;
– soit on leur donne les plus mauvaises prairies.
D’une façon générale mettre des vaches en fin de gestation dans de l’herbe trop bonne ça ne fonctionne pas.

2.27.00 : Cycle des larves – strongles

Il y a des strongles dans toutes les prairies. Le seul contexte pour ne pas avoir des strongles c’est de faire une rotation sur deux ans maïs céréales et qu’on remet en prairie. Mais ça repart dès qu’il y a deux ou trois animaux.

Le but est d’immuniser les animaux : des animaux en permanence en contact avec des strongles n’en souffrira plus. Il faut donc lui faire acquérir cette immunité jeune.  Pour le cas d’un veau l’immunité passe par le lait. Si on sevre plutôt que ce que la nature aurait fait, il faut mettre en place des protocoles d’infestation réguliers pour que l’animal acquiert son immunité. Il faut le mettre en place avec des vétérinaires. On obtient l’immunité entre 18 et 20 mois.

2.29.38 : Il y a des règles de base :
– ne pas raser les prairies
– un veau contamine beaucoup plus une prairie que sa mère, en ovin c’est moins grave
– si je fais pâturer des vaches sur ces zones elles vont éliminer des strongles
Le parasitisme n’est pas un véritable problème à partir du moment où on respecte ces règles.

2.31.53

Pourquoi il est capital de gérer finement les vitesses de rotation ?

Exemples de prairie bien gérée et mal gérée avec graphiques

Il est nécessaire d’être très précis. Il faut aller voir les prairies une fois par semaine même quand ça ne pousse pas pour permettre de voir l’écart.

On peut perdre très vite 2 IF : c’est la différence entre la performance et l’entretien.

2.38.40 : Comment et pourquoi redessiner mon parcellaire ?

Il est tout à fait possible de faire du pâturage tournant dynamique sur la configuration de départ simplement on aura des petites sessions et on n’aura pas de vision globale du système. On ne saura pas identifier et surveiller rapidement le paddock de demi-rotation.

Pour prévoir et avoir une vision globale, il vaut mieux avoir une répartition comme à droite.

2.39.30 : L’idée c’est d’avoir la même quantité d’herbe dans chacun des paddocks. Je sais où j’en suis en permanence et je peux recalculer très rapidement les rotations si j’enlève des paddocks inexploitables. On est en capacité de faire du pilotage, on n’est pas confronté au problème au moment où il arrive.

2.40.27 : Quand on batit un système on se demande est-ce que je peux faire 40 jours, 20 jours,…

En moyenne c’est très souvent 30 jours qui va revenir. 20 jours en pique de pousse et 40 jours en mars et novembre-décembre.

Un élément à ne pas négliger : le système d’abreuvement.

2.49.50

2.51.30

Eviter des pâturages trop étroits par endroits qui vont faire souffrir les dominées (elles vont éviter à passer pour aller brouter ou boire). Eviter les zones hétérogènes en qualité de pâturage car il va y avoir des différences de pâturage et des refus. Un paddock sans ombre n’est pas du tout une bonne chose même si les blondes d’aquitaine n’ont pas besoin d’ombres alors que les limousines en ont besoin.

Si les vaches sautent la clôture c’est pas un problème de clôture mais de pâturage.

2.55.20

Penser à la conception des paddocks qu’un jour vous aurez envie de les redécouper. Essayer d’avoir des paddocks avec des tailles proportionnelles. Gérer les priorités : j’ai un lot ou deux lots prioritaires pour des animaux qui ont le plus de besoins et je vais être rigoureux dans la gestion de ces lots et je pourrais être plus souples sur des lots pour les autres.

2.57.20

1ère estimer le besoin des animaux :
14kg de matière sèche par jour/animal.
Je sais que mes vaches sont capables de tout manger en 31 jours. Si j’avais eu 20 jours ça aurait marché au pic de pousse et tout le reste du temps j’aurais manqué de surface.

3.00.25 : Exemple de découpe pour des génisses

Dans la partie en bas à gauche, le terrain est en pente mais le propriétaire ne veut pas investir pour l’eau donc on fait un soleil même si les surfaces ne seront pas bien mangées. Ce sera toujours mieux que si je donne toute la surface d’un seul coup.

3.01.30 Exemple en surface illimitée

3.02.30

Au sortir de l’étable on va gérer les temps de broute pour qu’il reste de l’herbe (peut être sur 3 jours avec 2 heures par jour). Le tout est de garder de l’herbe pour la durée voulue.

3.04.56 : Autre exemple de découpage

3.07.17 : Exemple en surface limitée

70 vaches sur 22 ha
ingestion max en avril : 12.5kg
ingestion mai : 22×1200/22/70 : 17kg

Le système 30 paddocks ne me permet pas de tourner. Je fais donc 22 paddocks de 1ha.

3.08.25 : Mise en oeuvre de la rotation à 40 jours  :
mars : 2 jours par paddock soit 22 paddocks x2 = 44 jours.
avril : en 30 jours : 1.5 jour par paddock x 22 paddocks.
mai : 2 jours par paddock.

3.09.38 : Surface très limitée

3.11.00 : Mise en oeuvre
Avril : 30jours fil avant
Mai : 20 jours
L’idéal serait de pouvoir découper en deux fois deux jours.

3.11.30 : On peut vouloir faire des choses plus compliquées en changeant à chaque traite. ça augmente le nombre de paddocks mais n’améliore pas forcément la souplesse.

cas 5 : les vaches 0 à 100 jours passent devant et celles qui sont en fin de lactation suivent.

3.12.50 :  Le robot de traite peut permettre de faire un ou deux paddock par jour pour susciter le passage à la traite.

3.13.05 : Système en couloir

Toutes les cases ont la même surface. Et je sais que mes animaux ont besoin tous les jours de 3 carrés. Donc tous les jours ou deux jours selon, je les fais avancer de 3 carrés. Si je pars le week end j’en donne 6 au lieu de trois pour que ça dure deux jours.

Ce système est très intéressant notamment quand je travaille sur des lots d’engraissement. Le système en carré me permet d’ajuster  en volume avec un maximum de précision : je peux avoir un besoin en 10 carrés pour mon cheptel de 100 bêtes, j’en vends 50 au bout d’un mois : je réduis la surface de rotation à 5 carrés.

C’est un peu lourd à construire avec les piquets et les tuyaux d’eau tous les deux couloirs.

La difficulté c’est d’avoir une vision globale de notre système.

3.17.25 –

3.24.00 :  Le foin n’a pas la même valeur que l’herbe. Exemple d’un agriculteur en Bretagne qui a une machine pour enlever très vite l’humidité de l’herbe.

3.25.10 : Donner beaucoup en espérant qu’ils vont manger beaucoup ça ne marche pas.

3.28.10 : L’enjeu est d’arriver à pâturer en été notamment en faisant du couvert.

L’arbre représente deux avantages :
– l’ombre pour la prairie
– le fourrage

L’idéal serait d’arriver à faire un tour de pâturage avec les arbres. 7 brebis pour une trogne (1 UGB pour une trogne).

3.33.20 : Exemples de frises d’organisation de pâturages tournants dynamiques (en retard ou en avance).

Un enregistrement et une organisation Verdeterre Production.

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