Démarche écophyto en exploitation viticole

Comment met-on en oeuvre la démarche écophyto dans une exploitation viticole (outils, méthode) et pour quel résultat ? Pourquoi faire partie d'un groupe pour faciliter la limitation de l'usage des pesticides ?

Dans le cadre d’écophyto, l’exploitation fait partie des fermes Dephy. L’exploitation est l’une des treize du groupe (viticulteurs et viticulteur bio).

Objectif : baisse de l’utilisation des pesticides

Mise en place d’une expérimentation jouant sur différents leviers du vignoble charentais pour limiter l’utilisation des pesticides.

  1. Les leviers de l’expérimentation
    1. Taille – quelle incidence de la taille comme limitant le développement du végétal et donc de la maladie tout en gardant le potentiel de production
    2. Densité – le nombre de plantes à l’hectare. Si on fait varier ce nombre de plantes on influence le développement des maladies (notamment mildiou et oïdium)
    3. Palissage de la vigne plus aéré afin de moins concentrer l’humidité et donc le développement des champignons des maladies.
  2. Premiers résultats au bout de quelques années : Diminution de l’utilisation des IFT global sur le vignoble.
  3. La mise en oeuvre
    1. A l’entrée dans le groupe écophyto on établit une frise chronologique : les dates les plus importantes et l’évolution de l’exploitation
      1. 2006 – expérimentation pulvérisation confinée
      2. 2009 – formation du personnel & adhésion à un groupe de lutte raisonnée
      3. 2010 – mise en place des témoins non traités
      4. 2012 – adhésion au groupe écophyto
      5. 2013 – adhésion au groupe Dephy
      6. 2014 – cépages résistants : 5 rangs avec 24 cépages différents
      7. 2016 – Mise en place de l’outil d’aide à la décision : optidose pour définir la dose de pesticide en fonction de l’analyse des risques (température, pluviométrie, présence ou non de maladie sur les témoins non-traités
      8. 2017 – Mise en place d’engrais vert
  4. Quels enseignements ?
    1. Tous les participants du groupe ont réduit leurs consommations de produits phytosanitaires. Le problème c’est que c’est une minorité d’exploitations sur tout le nombre.
    2. Un agriculteur ne peut pas changer ses pratiques seuls. Entrer dans un groupe animé par un technicien pour échanger sur les pratiques. Y aller seul c’est aller à l’échec.
    3. Aller dans ces démarches nécessite une grande technicité qu’il est difficile à acquérir et qu’on n’a pas à l’issue de sa formation initiale.

Christian Himonnet, Directeur d’exploitation du Lycée agricole Georges Desclaudes (Saintes).

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *