Comment met-on en oeuvre la démarche écophyto dans une exploitation viticole (outils, méthode) et pour quel résultat ? Pourquoi faire partie d'un groupe pour faciliter la limitation de l'usage des pesticides ?
Dans le cadre d’écophyto, l’exploitation fait partie des fermes Dephy. L’exploitation est l’une des treize du groupe (viticulteurs et viticulteur bio).
Objectif : baisse de l’utilisation des pesticides
Mise en place d’une expérimentation jouant sur différents leviers du vignoble charentais pour limiter l’utilisation des pesticides.
- Les leviers de l’expérimentation
- Taille – quelle incidence de la taille comme limitant le développement du végétal et donc de la maladie tout en gardant le potentiel de production
- Densité – le nombre de plantes à l’hectare. Si on fait varier ce nombre de plantes on influence le développement des maladies (notamment mildiou et oïdium)
- Palissage de la vigne plus aéré afin de moins concentrer l’humidité et donc le développement des champignons des maladies.
- Premiers résultats au bout de quelques années : Diminution de l’utilisation des IFT global sur le vignoble.
- La mise en oeuvre
- A l’entrée dans le groupe écophyto on établit une frise chronologique : les dates les plus importantes et l’évolution de l’exploitation
- 2006 – expérimentation pulvérisation confinée
- 2009 – formation du personnel & adhésion à un groupe de lutte raisonnée
- 2010 – mise en place des témoins non traités
- 2012 – adhésion au groupe écophyto
- 2013 – adhésion au groupe Dephy
- 2014 – cépages résistants : 5 rangs avec 24 cépages différents
- 2016 – Mise en place de l’outil d’aide à la décision : optidose pour définir la dose de pesticide en fonction de l’analyse des risques (température, pluviométrie, présence ou non de maladie sur les témoins non-traités
- 2017 – Mise en place d’engrais vert
- A l’entrée dans le groupe écophyto on établit une frise chronologique : les dates les plus importantes et l’évolution de l’exploitation
- Quels enseignements ?
- Tous les participants du groupe ont réduit leurs consommations de produits phytosanitaires. Le problème c’est que c’est une minorité d’exploitations sur tout le nombre.
- Un agriculteur ne peut pas changer ses pratiques seuls. Entrer dans un groupe animé par un technicien pour échanger sur les pratiques. Y aller seul c’est aller à l’échec.
- Aller dans ces démarches nécessite une grande technicité qu’il est difficile à acquérir et qu’on n’a pas à l’issue de sa formation initiale.
Christian Himonnet, Directeur d’exploitation du Lycée agricole Georges Desclaudes (Saintes).