L’exigence légitime de nos sociétés occidentales concernant le respect de l’environnement et le bien-être animal mettent à l’épreuve des modèles productivistes encore persistants même si un mouvement de fond agroécologique commence à représenter une part significative des pratiques agricoles.
Il y a aujourd’hui une confrontation entre un monde agricole en pleine mutation et des mouvements sociaux qui sont en réaction de rejet notamment de l’élevage et de la consommation de viande.
L’ouvrage collectif « L’élevage pour l’agroécologie et l’alimentation durable » a été réalisé pendant cette année 2020 pour contribuer au débat en apportant des éléments de réponses aux questions :
– quel est le rôle des produits animaux dans la nutrition humaine ? L’aliment « parfait » existe-t-il ?
– qualité et sécurité des produits, où en sommes-nous ?
– quelles pistes pour comprendre la baisse de la consommation de viande depuis le début des années 80 et les tendances véganiste et flexitariste ?
– peut-on mesurer objectivement le bien-être animal ?
– quels effets ont eu les crises sanitaires sur l’évolution des filières ?
– quel est l’impact réel de l’élevage sur la planète ?
– viande in vitro, va-t-on vraiment nourrir l’humanité en cultivant des fibres musculaires ?
– quelles pistes pour une alimentation plus durable prenant en compte à la fois l’impact environnemental, la qualité nutritionnelle et l’acceptabilité sociale et culturelle ?
– quels choix pour les consommateurs dans ce contexte complexe ?
L’élevage ne peut pas se réduire à de la production de viande… Les élevages sont des composantes d’un équilibre écologique. Par exemple, à l’échelle mondiale, l’élevage utilise 70% des terres agricoles mais la moitié de cette superficie est constituée de prairies permanentes et de terres marginales qui ne peuvent pas être facilement cultivées. Concernant la consommation en eau dans les élevages, le chiffre très médiatisé de 15000 litres d’eau pour produire un kg de viande de bœuf amalgame à la fois l’évapotranspiration des prairies et pâturage et l’eau réellement consommée par les animaux, les bâtiments et l’irrigation des cultures directement liées à l’élevage. Si on ne s’en tient qu’à ces derniers « usages » de l’eau directement pour l’élevage, on obtient 550 à 700 l/kg de viande de bœuf (Corson et al., 2013).
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AUTEURS
– Jean-Luc Angot, Chef du corps des inspecteurs de santé publique vétérinaire, Président de l’Académie vétérinaire de France,
– Eric Birlouez, Ingénieur agronome,
– Ludovic Brossard, Ingénieur de Recherches INRAE – AgroCampus Ouest,
– Alice de Boyer des Roches, Maitre de conférences en zootecnie et bien-être animal à VetAgro Sup,
– Philippe Cayot, Ingénieur agro-alimentaire, AgroSup Dijon,
– Sghaier Chriki, Enseignant-Chercheur en zootechnie à l’Isara Agro School for Life,
– Nicole Darmon, Directrice de Recherche à l’INRAE,
– Elsa Delanoue, Ingénieure agronome, Docteur en sociologie,
– Bertrand Dumont, Directeur de Recherches INRAE,
– Marie-Pierre Ellies-Oury, Maitre de Conférences Bordeaux Sciences Agro, Université de Clermont Auvergne, INRAE, VetAgro Sup, UMR Herbivores,
– Faustin Farison, Ingénieur Agronome,
– Philippe Faverdin, Directeur de Recherches INRAE,
– Laurence Fortun-Lamothe, Directrice de Recherches INRAE,
– Pascale Hébel, Directrice du Pôle Consommation et Entreprises au CREDOC, Membre de l’Académie de l’Agriculture,
– Jean-François Hocquette, Directeur de Recherches INRAE, Université de Clermont Auvergne, VetAgroSup, UMR Herbivores, Editeur scientifique de la revue Viandes et Produits Carnés, Membre des CA de l’Académie de la viande et de l’Association Française de Zootechnie, Président de la Commission Bovine de la Fédération Européenne de Zootechnie,
– Nathalie Hostiou, Chargée de recherches INRAE, Université Clermont Auvergne, INRAE, AgroParisTech, VetAgro Sup, UMR Territoires,
– Jean-Michel Lecerf, Docteur en médecine, Spécialiste en endocrinologie et maladies métaboliques, Praticien au CHRU de Lille, Chef du Service Nutrition & Activité Physique à l’Institut Pasteur de Lille, Membre de l’Académie d’Agriculture de France.
– Stéphan Marette, Directeur de Recherche INRAE, Université de Paris-Saclay, AgroParisTech, UMR Economie Publique.
– Marie-Christine Meunier-Salaün, Ingénieur de Recherches INRAE, Institut Agrocampus Ouest,
– Jean-Louis Peyraud, Directeur Scientifique adjoint Agriculture adjoint d’INRAE,
– Claudia Terlouw, Chargée de Recherches INRAE, VetAgro Sup,
– Yves Trégaro, Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation,
– Marielle Thomas, Enseignante-Chercheure Unité de Recherche « Animal et fonctionnalités des produits animaux, Université de Lorraine – INRAE
– Isabelle Veissier, Directrice de Recherches INRAE, Université Clermont Auvergne, VetAgro Sup, UMR Herbivores, Membre de la commission bien-être animal du Conseil National d’Orientation de la Politique Sanitaire Animale et Végétale du Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation.