0.18 : A l’origine, une base d’agriculteurs-éleveurs surtout laitiers (chèvres, bovins) qui souhaitent avoir une ressource locale de protéines pour la substituer aux tourteaux de soja qui ont plusieurs inconvénients :
– une grande volatilité de prix,
– un impact carbone (déforestation, transports),
– on ne maitrise pas la qualité du produit,
0.49 : Il s’agit de relocaliser la production de protéines et de tenir les coûts sur l’exploitation. C’est la demande d’agriculteurs au départ.
1.05 : Ensuite une enquête de besoins a été réalisée pour structurer le projet, le rendre viable.
1.25 : Aujourd’hui en Dordogne, combien d’éleveurs seraient intéressés ?
Ce projet ne concerne pas uniquement les éleveurs. Les céréaliers sont aussi intéressés à intégrer la chaine.
1.51 : Aujourd’hui c’est une soixantaine d’agriculteurs qui s’engagent sur ce projet-là. Mais il y en a d’autres qui n’ont pas répondu aux enquêtes mais sont en attente. Une fois que le matériel sera en fonctionnement beaucoup d’autres adhéreront et s’en serviront. C’est ce qui s’est passé dans le Gers et dans les Landes.
2.35 : Il faut démarrer petit et ensuite on doit limiter face au succès car on n’est plus en capacité de répondre à tout le monde dans les bonnes conditions de travail.
2.44 : Qui investit ?
La coopérative SCAR (Ribérac) a été un déclencheur. Ils utilisent aujourd’hui 400 tonnes de graines toastées qui viennent du Maine et Loire pour les intégrer dans leurs rations, leurs recettes alimentaires qu’ils vendent auprés de leurs adhérents.
C’est la CUMA qui investit, les agriculteurs adhèrent. Ils ne vont payer qu’à la hauteur de la quote-part de ce qu’ils vont toaster.
D’autres partenaires devraient rejoindre le projet (la coopérative périgourdine, des collecteurs privés).
3.58 : Quel périmètre de déplacement du toaster ?
C’est une CUMA départementale (CUMA Environnement Périgord Service) qui va porter le projet donc la circonscription c’est le département et les cantons limitrophes du département.
4.14 : Ce projet est-il subventionné ?
100 000 euros d’investissement. Le Conseil Départemental de la Dordogne subventionne à hauteur de 40% dans le cadre des projets innovants et de relocalisation.
4.39 : Description du fonctionnement technique du toaster et l’organisation de chantier.
Le principe c’est faire entrer la graine dans une chaudière. Une vis sans fin vient prendre la graine et va alimenter au fur et à mesure le toaster pour avoir un débit aux alentours de 2 tonnes à l’heure. Ce débit sera réglé en fonction de la qualité de la graine et de son taux d’humidité. La graine va rester un certain temps dans la chaudière, avancer sur un tapis pour se faire griller et ensuite il y a une extraction par une autre vis sans fin une fois toaster. C’est là qu’il faut faire attention car il y a un temps de refroidissement nécessaire car le produit sort aux alentours de 180°. On ne le met pas tout de suite dans un silo.
5.46 : Fonctionnellement comment va-t-il se déplacer ?
Il s’agit d’un matériel posé sur une remorque pose-à-plat attelée derrière un tracteur. Le tout se déplacera d’un site à l’autre. Ce mode de déplacement permet d’impliquer l’agriculteur en plus de représenter des économies. Cela permettra donc de faire baisser le coût global à la tonne toastée.
6.26 : Quels moyens humains sont nécessaires et qui le fait ?
Il s’agit d’un service complet. C’est un salarié qui suit la machine et qui en maitrisera les réglages.
07.04 : Combien de tonnes sont nécessaires à la rentabilisation de l’équipement ? Quels coûts de fonctionnement ?
Aujourd’hui on peut faire l’investissement car on a 700 tonnes à toaster. On pourra aller jusqu’à 1000-1200 tonnes de graines. Plus il y aura de graines et moins le coût sera élevé.
Pourquoi 700 tonnes ? Parce que le coût d’un toaster est de 100 000 euros et donc il faut mutualiser les tonnages pour baisser les coûts. On aura ainsi un coût de toastage (déplacement de l’outil, coût opérateur, les charges de gasoil,…) qui sera aux alentours de 76 euros la tonne si on fait du porte à porte. Dans l’organisation de la CUMA il s’agira plutôt de centraliser les graines à un endroit (une cinquantaine de tonnes par point de stockage/traitement) pour une semaine de travail. Par cette organisation, on passe à 56 euros la tonne sur une base de 700 tonnes. Plus on aura de tonnage et plus on baissera le coût. Si on ne centralise pas le coût augmentera.
09.25 : Les éleveurs qui produisent du soja, de la féverole sont-ils prêts à faire évoluer leurs surfaces destinées à ces cultures ?
On ne sait plus cultiver ces graines-là. Il y a une différence entre faire de la féverole pour faire des couverts végétaux en hiver et produire de la féverole ou du soja pour avoir un rendement productif. Ils ont donc besoin d’accompagnement technique pour changer ces rotations culturales et avoir quelque chose qui soit viable.
Interview de Bertrand Langlois, Directeur FD CUMA Dordogne par les étudiants de 2e année de BTS ACSE du Lycée Agricole de Coulounieix Chamiers. Octobre 2020.