La régulation biologique c’est mobiliser des processus naturels, biologiques pour agir sur les adventices.
Plusieurs modes d’action :
– la compétition
– l’allolopathie
– d’autres tels que la prédation des graines d’adventices par des oiseaux
La compétition très étudiée par des écologues et des agronomes.
Définition :
La compétition se produit quand deux plantes partagent la même niche spatiale et les mêmes ressources limitantes :
– aérienne (lumière)
– souterraine – racinaire (eau, nutriment)
Le niveau d’intensité de la lutte dépend de nombreux facteurs :
- adaptation de la densité des semis en fonction de la date des semis pour rester dans un niveau de biomasse produite ( aux USA les semis ont tendance à hiverner : doit-on augmenter les doses de semis ? Doit-on décaler les dates de semis et si oui changer d’espèces ?) – volonté de calcul : argent investi en semences et azote restituée au sol
> appropriations régionales de l’approche
- diversité des espèces et des caractéristiques biologiques.
En mettant un couvert végétal on est capable de réduire le germination en changeant l’environnement lumineux. Cela dit toutes les espèces ne sont pas aussi dépendantes de la lumière pour germer.
- Les aptitudes des espèces à prélever des ressources
- Nitrophilie des adventices – Une espèce nitrophile fait peu de biomasse racinaire par rapport à sa biomasse totale mais qui a une efficience de prélèvement de l’azote qui est très importante. Cela a pour incidence une très bonne place dans la compétition pour la lumière vis à vis des autres espèces.
- Niveau de co-occurence entre les espèces
L’intérêt d’un couvert pour lutter contre les adventices :
- Partir avant et vite : capacité à s’installer avant les adventices et rapidement (vigueur initiale)
- Capacité à durer : diversité d’espèce
Faut-il maximiser la diversité cultivée pour lutter contre les adventices ?
Pour le seul service de compétition vis-à-vis des adventices : la réponse est non. On produira jamais plus de biomasse qu’avec la meilleure monoculture de couvert.
A MEDITER :
- Ces couverts d’intercultures doivent être considérés comme des cultures.
- Les cultures intermédiaires doivent être évaluées au plus proche des conditions de leurs usages.
- Le travail du sol est un filtre plus sélectif des communautés adventices que les couverts.
- Le couvert n’est pas une méthode de substitution au désherbage mais un réel levier agro-écologique et biologique (approche systémique – rotation).
Ferme expérimentale de l’INRA de Dijon : plateforme CA-SYS sur 125 hectares avec ou sans laboure parfois même jusqu’à du semi-direct complètement permanent. On a décidé de concevoir après 4 ans de réflexion des systèmes agricoles sans pesticides dont l’objectif est l’utiliser la diversité cultivée (les couverts en font énormément partie) et sauvages comme moyen de production. Evaluer la faisabilité et la performance de l’approche.
Intervenant :
Stéphane Cordeau – INRA Dijon – UMR Agroécologie