0.31 : Inscriptions :
SAU de 120 ha, Volailles label rouge (4 bâtiments), 150 brebis, 2 UTH.
IFT Herbicide = 1.14
IFT Hors Herbicide = 0.39
Valeur ajoutée/UTH = 46 810 euros.
0.40 : Installation en 1976 dans un système plutôt conventionnel avec les conseils des commerciaux. Au bout de quelques années : remise en question. Mes parcelles se salissent, j’ai pas de rotations, il faut que j’essaie de voir autrechose.
1.00 : Avec les CIVAM on a trouvé un intervenant INRA de Versailles qui nous a fait une formation sur les mélanges variétaux qui nous a permis de revoir nos systèmes de désherbage et de fongicides.
1.26 : Plutôt que le rendement on préfère garder une marge élevée quitte à accepter un peu de salissement dans nos terres dans une proportion raisonnable.
1.46 : Les techniques mises en place : les rotations longues et l’alternance cultures d’hiver et cultures de printemps. Le délai de retour entre cultures de printemps sont allongés aussi (au moins 5 ans).
2.00 : La rotation est la suivante : COLZA>BLE>TOURNESOL ou MAIS ou LIN DE PRINTEMPS> BLE> POIS de Printemps ou FEVEROLE >BLE
Et on recommence tous les 5 ans.
2.32 : Apparté pédagogique
La folle avoine et le gaillet : ces deux adventices sont souvent problématiques dans les systèmes de cultures avec beaucoup de cultures d’hiver. C’est pourquoi Benjamin les surveille.
La folle avoine est une graminée qui lève entre février et mai et la montée à graine est durant l’été (entre juin et aout).
2.44 : Le gaillet est une plante de la famille des rubiacées qui lève de septembre à mars et la montée à graine peut s’étaler de juillet à novembre.
2.52 : Dans son système, Benjamin cultive d’abord du colza puis du blé. Autrement dit deux cultures d’hiver successives dont les cycles sont calés sur ceux de la folle avoine et du gaillet. Il y a un risque lors de la récolte de contribuer à ventiler les graines des adventices. Pour éviter cela les dates de semis sont décalées. AInsi son blé est semé plus tardivement entre le 20 octobre et le 1er novembre. Cela lui laisse le temps de trouver des fenêtres adéquates pour déchaumer. De cette manière, les gaillets qui auraient déjà levé sont détruits.
3.34 : Après la récolte du blé, Benjamin sème un couvert d’avoine. Très dense, cette plante d’inter-culture a la capacité d’étouffer les mauvaises herbes et, s’il ne gèle pas suffisamment fort durant l’hiver, ce couvert sera détruit mécaniquement par un labour. Tout ceci contribue à diminuer les stocks de mauvaises herbes.
3.56 : Pour finir, Benjamin implante une culture de printemps (maïs ou tournesol) ce qui va permettre de casser le cycle des mauvaises herbes. Sans oublier que le maïs et le tournesol sont des plantes sarclées particulièrement adaptées au désherbage mécanique. Tout ceci contribue là aussi à diminuer le stock des mauvaises herbes.
4.32 : La réduction des herbicides a eu pour effet d’être un peu débordé par les mauvaises herbes sur le bord des parcelles et des routes ce qui a attiré le regard des voisins. On s’y fait et il faut savoir tolérer quelques mauvaises herbes sans que ça empiète sur le revenu.
4.56 : Les autres bénéfices à la rotation longue :
– sécuriser les marges car on a plusieurs cultures donc on ne met pas tous les œufs dans le même panier.
– étalement du travail qui se lisse sur l’année.
5.29 : Volonté d’aller plus loin. Déjà suppression du maïs dans la rotation en le remplaçant par du lin de printemps notamment pour les marges nettement plus correctes. J’aimerais également réussir à remplacer le tournesol par une autre culture alternative non encore trouvée. Je pense qu’on peut aller encore plus loin dans la réduction des herbicides notamment sur le blé et sur les pois.