Le programme de recherche est né des interrogations d’agriculteurs du Civam qui ne comprenaient pas certains résultats d’association de cultures complémentaires. Ils ont alors décidé de se répartir les terrains d’expérimentations pour que les chercheurs puissent travailler et apporter des connaissances scientifiques. Mener des expérimentations chacun à l’échelle de son exploitation n’aurait pas permis d’avoir la variété de champs et de contexte d’expérimentation. Sans cette recherche partagée ça aurait été beaucoup plus long voire impossible à chaque agriculteur d’obtenir toutes ces données et ce recul.
Les agriculteurs sont entrées dans une démarche scientifique avec des bandes témoins, des relevés d’observation,…
L’association des cultures est une pratique dont on redécouvre les intérêts agronomiques et écologiques alors qu’elle avait pratiquement disparue du paysage agricole moderne.
Les objectifs de l’expérimentation :
- observer et montrer les divers avantages de l’association de cultures sur des fermes en condition réelles d’exploitation
- montrer l’intérêt de développer de nouvelles pratiques culturales en poitou-charentes notamment pour favoriser la biodiversité
Durant 3 ans, plusieurs associations ont été mises en place. Par exemple : blé seul, blé-féverole-avoine, blé-féverole-pois a plusieurs densité de semis mais aussi avec des blé population – blé moderne.
Quelques explications de prélèvements : piégeages, hygrométrie sol et air, hauteur de végétation, …
Les chercheurs ont choisi d’observer quelques espèces d’insectes pour leur rôle : vers de terre, carabes dorés, araignées, fourmis et cloportes.
Les vers de terre contribuent à l’aération des sols, les cloportes contribuent à la dégradation de la matière organique et au cycle des nutriments, les carabes, araignées et fourmis sont des prédateurs de certains ravageurs de cultures et de graines.
L’association de cultures limitent l’accès des adventices à la lumière et donc se développent moins. D’autres part, dans le cas de plantes ayant un système racinaire différent, le sol est utilisé au maximum de son potentiel, les attaques de ravageurs et les maladies sont également réduits. Les variations de rendement d’une année à l’autre sont donc moins importantes. Les plantes associées présentent une meilleure adaptation aux aléas climatiques. Ce mode de culture permet en principe de produire davantage sur une même surface donnée. La teneur en protéines des céréales augmente quand elles sont cultivées avec des légumineuses.
A la récolte, certaines associations, les céréales protéagineux par exemple demandent une observation fine du stade de maturité et un réglage précis de la moissonneuse pour le pas perdre les avantages de cette belle collaboration.
En bout de chaine… le boulanger qui utilise la farine née de l’association de plantes. Pour déterminer si cette association est perceptible par le consommateur des groupes de tests organoleptiques ont été organisé dans le cadre du programme Apach (toucher, odeur, couleur, gout). La distinction blé ancien et blé moderne est assez facile.
Les effets observés lors du programme :
- amélioration de la qualité des céréales,
- des espèces invertébrées utiles dans les systèmes agricoles,
- des effets bénéfiques sur le stockage des nutriments dans les graines de féverole et de blé,
- des champignons en symbiose avec le blé : les mycorhize
- l’association de cultures permet de réduire voire de supprimer l’utilisation d’intrants chimiques en favorisant la biodiversité fonctionnelle
- amélioration de la qualité de l’eau dans le sol
Les trois années du programme ont permis aux agriculteurs de mieux comprendre le fonctionnement des acteurs de la biodiversité dans leurs champs.
Fiche détaillée sur le site du Civam
Emission de France Culture associée.