Caractériser un sol : de quoi s’agit-il et pourquoi ?

Les bases de la caractérisation des sols et plus particulièrement des sols agricoles, les techniques à utiliser (tarière, fosses), les méthodes (cartographie raisonnée ou par extrapolation et cartographie systématique). Apports/limites du numérique.

Qu’est-ce qu’un sol agricole et comment le caractériser ?

Le sol est une interface entre la biosphère, l’atmosphère, la lithosphère et l’hydrosphère.
C’est comme la peau de la terre. Essayez de vivre sans peau et vous allez vite voir ce qui va se passer…
Le sol est une ressource indispensable.

Le sol a des fonctions écosystémiques primordiales pour l’homme et la planète :
– production de biomasse (alimentaire ou non),
– filtration et épuration des eaux,
– stockage de carbone et de réduction de gaz à effet de serre,
– réservoir de biodiversité,
– marqueurs spécifiques de zonages environnementaux,
– source de matières premières,
– composante essentielle des notions de terroirs et de paysages,
– …

2.43 Qu’est-ce qui conditionne ces fonctions ?
Le sol possède  des propriétés essentielles.

La réserve utile ou réservoir utilisable va conditionner l’eau dans le sol pour l’alimentation hydrique des plantes.
La capacité d’échange cationique (CEC)
Dans les propriétés biologiques on va parler éventuellement des activités enzymatiques qui vont conditionner les cycles biochimiques.

Un aparté sur la matière organique qui regroupe à peu prés ces trois catégories et qui a des fonctionnalités extrêmement importantes dans toutes ces catégories.

Qu’est-ce qu’un bon sol agricole ?

Un sol qui possède une bonne réserve utile (une capacité à absorber et restituer correctement de l’eau). Une bonne charge en cations avec de bonnes restitutions. Des cycles biochimiques qui fonctionnent correctement.
Mais il faut parler de bon sol en fonction d’une production donnée : un bon sol à maïs n’est pas forcément un bon sol à vigne.
Il vaut mieux parler de potentialité de sol ou de vocation des terres.

Un sol est une ressource essentielle mais marquée par une très grande variabilité qui rend nécessaire une caractérisation systématique et spatialisée.

Comment caractériser les sols agricoles ?

Rappel sur les techniques de base : le sol pose problème déjà du fait qu’il s’agit d’un objet en 3D.
– Il est caractérisé par des couches successives qu’on appelle des horizons,
– Il est défini avec un découpage latéral ou horizontal.

On va faire une cartographie raisonnée (ou par extrapolation)

Différentes couleurs pour différents types de sols sur la parcelle viticole de gironde de 93 hectares. Visualisation du parcellaire, des courbes de niveaux et les 17 types de sols.
Comment avons-nous fait cette cartographie ? On a essayé de comprendre comment se distribuaient les sols en fonction de caractéristiques du milieu physique (géologie, topographie, éventuellement la végétation, et d’autres caractéristiques rencontrées). En déduisant les sols de ces caractéristiques on arrive à extrapoler le sol par rapport à l’observation du terrain. A chaque fois qu’on a un type de sol, on caractérise  les éléments définis plus haut et à chaque fois qu’on retrouvera ces critères, on en déduira le type de sol. C’est ce qu’on appelle la mise en place d’un modèle d’organisation spatial des sols (MOSS). Cette méthode permet une cartographie raisonnée d’un terrain et par extrapolation d’un domaine.
Pour faire cela on fait des sondages à la tarière

Les sondages à la tarière permettent de délimiter les plages cartographiques.

Le deuxième outil à disposition est la fausse pédologique.

Elle permet de repérer les différents horizons et le prélèvement de ces horizons pour des analyses. La fosse pédologique permet de caractériser les sols (avoir une information spécifique pour chaque horizon).

Deuxième méthode : la cartographie systématique

Il s’agit de quadriller la surface d’analyser et on va faire une sondage au centre de chaque carré.

Suivant les types de sols, on a des couleurs différentes. Puis on délimite les zones avec des traits.

Cette méthode s’applique aux petites surfaces sinon le nombre d’échantillon est considérable.

Dans ces conditions, les technologies numériques deviennent indispensables pour augmenter la densité d’observation.

 

Est-ce que ces données numériques peuvent remplacer avantageusement les données pédologiques de terrain ?

20.10 On considère encore trop souvent le sol comme un support de biomasse. C’est quelque chose qu’on néglige souvent. Il y a des lois sur l’air, sur l’eau, sur la biodiversité, vous n’avez pas de loi sur le sol. C’est pour cela que vous avez des spécialistes en écoles agronomiques mais aussi en chambres d’agriculture pour sensibiliser les acteurs de la production au sol, à ses caractéristiques, à ses potentialités et à montrer en quelques sortes qu’il faut les cartographier et bien les connaitre pour arriver à en tirer la quintessence.

21.10 Les programmes de cartographie nationaux à l’échelle du 250  000ème seront terminés en 2020.

22.47 : On a tendance a être grisé par les données numériques et du coup on ne va pas forcément à la parcelle et à la tarière. Les données numériques peuvent réduire les sondages du tiers jusqu’à la moitié, quelque fois peut être un peu plus mais on ne peut pas s’affranchir des fosses pour caractériser les sols.

 

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