Pourquoi et comment j’ai réussi ma transition agro-écologique

Jérôme Audurier, agriculteur dans les deux sèvres, témoigne de son évolution vers l'agro-écologie. Le zoom pédagogique porte sur les étapes de sa transition : de la suppression du premier traitement phyto jusqu'au dernier.

0.38 : Affichage : SAU de 190ha
110 vaches laitières – 180 brebis
4 UTH + 1 apprenti
IFT herbicide = 0
IFT hors herbicide = 0
Valeur ajoutée / UTH = 62 ke

0.50 : Installation en 1994 (succession). Pendant une dizaine d’années j’ai travaillé comme j’avais appris à l’école et comme mon père travaillait, sans trop me poser de question.
1.01 : Visite d’une exploitation au début des années 2000. Les éleveurs avaient fait des choix totalement différents des miens. Ils étaient partis sur un système herbagé en essayant de sortir les animaux au maximum aux pâturages.
1.14 : A cette époque je commençais à me poser des questions par rapport à l’utilisation des produits phyto (l’impact sur la santé). Toutes ces questions m’ont amené à travailler différemment.
1.33 : J’ai réussi à passer d’un système conventionnel à un système durable avec des résultats économiques plutôt satisfaisants. On a réussi à créer de l’emploi sur l’exploitation. Quand je me suis installé j’étais tout seul sur 100 hectares. Aujourd’hui on est 4 (3 associés + 1 salarié) à plein temps + 1 apprenti.
2.01 : On travaille en ayant peu d’impact sur l’environnement. C’est une certaine satisfaction.
2.20 : Suite à cette visite où j’ai découvert le système herbager, j’ai recherché sur internet, j’ai lu, j’ai intégré les groupes Civam. Et j’ai pris conscience à ce moment-là qu’on pouvait travailler de manière différente.
2.37 : J’ai décidé de commencer ces changements sur mon exploitation. Une règle : y aller de manière progressive.
2.44 :
– travail sur les cultures en diminuant les traitements.
– modification des rotations.
– beaucoup plus de prairies multi-espèces dans les rotations.
2.55 : La prairie est devenue la base de mon système. Et grâce à ça je suis parvenu à un système durable.

3.05 : Présentation schématique des changements :
En 1994, l’assolement est constitué de cultures de printemps (maïs, tournesol), de cultures d’hiver (blés), de colza et de prairies à base de ray grass. L’IFT : 2,64
3.20 : En 2000, il introduit alors des prairies à base de graminées et de légumineuses. IFT : 1,25
Le recours des produits phytosanitaires sur les cultures est resté le même.
3.31 : Il commence alors à supprimer les régulateurs en réduisant les fertilisants azotés. Puis à supprimer un insecticide sur colza et sur les blés qui étaient appliqués en préventif à l’époque.
3.43 : Avec l’amélioration de la conduite des prairies et davantage d’observation sur les cultures, il réduit la dose d’herbicides.
3.52 : En 2008, il introduit ses premiers mélanges céréaliers (méteil), il continue le travail sur les prairies ce qui lui permet de bénéficier de l’effet dans la rotation sur les cultures de printemps. Il peut alors supprimer un herbicide en introduisant du désherbage mécanique. IFT = 1.18
4.10 : Le bénéfice apporté au niveau de l’échelle du système de cultures lui permet de supprimer les derniers insecticides sur colza et un fongicide sur les cultures d’hiver. Il lui reste des fongicides sur les cultures d’hiver par sécurité. IFT en 2012  = 0.63
4.29 : En 2012, il décide de supprimer le blés et le colza.
4.35 : Il lui reste 67% de prairie en rotation 3-4 ans ; des mélanges céréaliers simples et complexes et des cultures de printemps. La pression adventice étant réduite, il supprime les derniers herbicides. L’IFT 2016 = 0

5.10 : J’ai eu des moments de doutes. Dans ces moments-là il est important de se rattacher au groupe et d’échanger avec les agriculteurs.

6.20 : Volonté d’améliorer les techniques de pâturage, l’aspect sanitaire du troupeau. On travaille sur le croisement génétique du troupeau laitier pour essayer de rendre nos vaches plus rustiques. On souhaiterait partir vers de la vente directe mais en créant de l’emploi.
6.45 : Quand on va vers ce type d’agriculture, il y plein de choses qu’on peut encore travailler. C’est un épanouissement dans le travail.

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